Présenté aux députés, le 16 mai dernier, le texte entend harmoniser les priorités budgétaires aux défis économiques actuels du pays.
En proie au chômage chronique de sa population jeune, des délestages récurrents du courant électrique et des interruptions répétées de l’approvisionnement en hydrocarbures, l’Etat centrafricain a été contraint de réajuster ses prévisions budgétaires. C’est tout le sens de la loi de Finances rectificative (LFR) 2025 présentée aux députés par le ministre des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, le 16 mai dernier. C’était au cours d’une séance plénière présidée par le très honorable Simplice Mathieu Sarandji, président de cette institution. D’après le nouveau texte, le gouvernement envisage d’intensifier les recrutements de jeunes diplômés dans la fonction publique cette année, tout en palliant aux autres problèmes identifiés. Pour ce faire, les ressources totales de l’Etat connaissent une augmentation de 22 milliards de Fcfa. Elles passent de 345,20 milliards de Fcfa de la loi de Finances initiale (LFI), à 367,20 milliards de Fcfa. Une hausse consécutive à la prise en compte des ressources extérieures additionnelles à savoir des emprunts et les dons, indique-t-on. Les dépenses de l’Etat pour l’exercice 2025 ont également été revues à la hausse, atteignant 384,38 milliards de Fcfa comparativement à celles de la loi de Finances initiale. Elles intègrent aussi bien des dépenses primaires et d’investissement, tout comme les charges financières. Cet accroissement traduit dans les faits, la volonté du gouvernement du président Faustin Archange Touadéra de relancer les investissements publics, levier crucial pour booster l’économie du pays.
Le casse-tête de l’endettement
Toutefois, la situation de la dette publique centrafricaine reste un sujet de préoccupation pour les autorités. Selon le bulletin statistique de la dette publique au quatrième trimestre 2024 publié le 7 février 2025 par la Direction de la Dette et du Portefeuille de l’État (Ddpr) du ministère des Finances et du Budget, le portefeuille de la dette publique s’élève à 997,33 milliards Fcfa. Ce montant est composé de 349,82 milliards Fcfa pour la dette extérieure soit 35% du total et 647,51 milliards Fcfa de dette intérieure soit 65% du montant global. Selon les experts, le niveau de la dette du pays avoisine les 60% du produit intérieur brut (PIB), légèrement en dessous du seuil communautaire de 70%.
Une situation qui pousse le gouvernement centrafricain à multiplier des efforts pour maîtriser sa dette afin de garantir un avenir économiquement stable pour les générations futures. Des ateliers de renforcement des capacités des agents publics sur la gestion de la dette sont fréquemment organisés par des experts comme ceux d’Afritac-Centre. Pour les pouvoirs publics, ces réformes visent à instaurer une gestion de la dette qui soit à la fois efficace, transparente et responsable, garantissant ainsi à la République Centrafricaine (RCA) la conformité avec les normes internationales les plus strictes en matière de gestion de la dette, tout en préservant sa soutenabilité à long terme. Dans un environnement économique en perpétuelle évolution, la mise en œuvre d’une gestion rigoureuse de la dette apparaît selon les autorités, à la fois comme un défi de taille et une opportunité significative, permettant d’aspirer à un avenir plus stable et prospère.