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Repenser l’organisation de l’Etat en Afrique

Comme il est de coutume, la Banque mondiale a publié en avril dernier une nouvelle édition de son rapport semestriel « Africa’s Pulse », qui fait une analyse des perspectives macroéconomiques à court terme des économies africaines, notamment au sud du Sahara. Il en ressort que les prévisions de croissance sont établies à 3,5% en 2025, avec une accélération qui pourrait atteindre 4,3% en 2026-2027. Selon le rapport, ces chiffres que l’on pourrait qualifier de prouesses, seront portés par la hausse de la consommation privée et des investissements, favorisés par la baisse de l’inflation et la stabilisation monétaire. L’autre facteur de cette dynamique est la reprise des secteurs des services, notamment les technologies de l’information et de la communication, la finance et le tourisme, ainsi que par une amélioration attendue des conditions climatiques et des infrastructures agricoles.

Les clignotants sont donc au vert pour l’Afrique ! Sauf que malgré ces perspectives positives, la région demeure confrontée à des défis structurels qui freinent son développement et surtout une sortie durable de ses populations de la pauvreté. D’ailleurs, la Banque mondiale souligne encore dans ce rapport que la croissance projetée reste insuffisante pour réduire de manière significative cette pauvreté qui est à l’origine des retards de développement.

Selon les estimations faites en mi 2022 par le Fonds monétaire international (FMI), l’autre institution de Bretton Woods, 479 millions d’Africains (soit 28,1 % de sa population) devraient encore vivre dans une extrême pauvreté d’ici 2030. Et les mêmes estimations indiquaient que l’Afrique centrale continuera d’être la région la plus pauvre, avec un taux de pauvreté extrême de 44,6% sur la même période. Or, l’Afrique dispose de nombreux atouts considérables pour sortir de la pauvreté. Des ressources naturelles abondantes aux vastes terres arables, en passant par une population jeune et dynamique, et une richesse culturel le inestimable, tous les ingrédients sont réunis pour booster le développement.

Sauf que ces atouts restent largement sous-exploités en raison de politiques économiques inadaptées, d’une gouvernance fragile et d’un manque d’investissement dans le capital humain. De manière détaillée, les experts des questions économiques évoquent un endettement élevé des pays pour la plupart des pays d’Afrique subsaharienne qui plombe des investissements publics essentiels. A cela, il faut ajouter le faible accès des populations aux services sociaux de base tels que l’éducation, la santé et l’emploi. Mais aussi les conflits et l’instabilité politique qui plombent les défis économiques, entraînant des déplacements massifs et une insécurité alimentaire pour des millions de personnes. Si l’on ajoute à tout cela les différents chocs climatiques extrêmes et autres phénomènes qui affectent la production agricole, menaçant la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations vulnérables, le fardeau devient plus lourd à supporter.

Face à ce désastre permanent qui s’aggrave au fil des jours, il est impératif de questionner notre modèle actuel de développement. Le drame du modèle actuel c’est qu’il est calqué sur celui de l’occident qui confère le plein pouvoir de gestion de la cité à une petite poignée d’individus souvent formés au rabais pour servir la cause occidentale. En plus, il n’intègre pas les valeurs d’hospitalité, de solidarité et de vie commune qui caractérisent l’Africain. En somme, à bien observer le continent noir, il y a deux freins à son développement : l’ingérence étrangère et la mauvaise gouvernance interne, deux maux liés. La nécessité de repenser notre système organisa tionnel de l’Etat s’impose.

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LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

6871,7 milliards de F CFA
C’est l’encours des titres publics franchit en juin 2024 dans la Cemac, selon la Beac.

1 500 milliards de F CFA
C’est l’encours de dépôt enregistré par Afriland First Bank en 2023, selon la banque.

832 milliards de F CFA
C’est le total bilan de CCA Bank à fin septembre 2024, selon le président du conseil d’administration de la banque.

321 milliards de F CFA
C’est le montant des recettes non-fiscales collectées par le Cameroun en 2023, selon le ministère des Finances.

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