S’exprimant sur la question lors du Conseil des ministres qu’il a présidé le 4 juin 2025 à Libreville, le président Oligui Nguema a déploré son caractère profondément déséquilibré, avec des retombées économiques qui restent largement insuffisantes pour l’État gabonais, au regard de la richesse extraite des eaux territoriales par les flottes européennes.
Cinq jours seulement après sa dernière rencontre avec les membres de son gouvernement, le Président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, a présidé un nouveau Conseil des ministres le mercredi 4 juin 2025 au Palais du bord de mer à Libreville. A cet effet, le chef de l’Etat a rappelé les deux priorités essentielles de son mandat à savoir la moralisation de la vie politique et la consolidation de la souveraineté économique du Gabon.
Au sujet de la souveraineté économique, Brice Clotaire Oligui Nguema s’est appesanti sur la question de la valorisation des ressources halieutiques. C’est ainsi qu’il a « pris acte des limites structurelles de l’Accord de partenariat de pêche durable (Appd) signé avec l’Union européenne en 2007, renouvelé à plusieurs reprises, et actuellement en vigueur depuis 2021 pour une durée de six ans », peut-on lire dans le communiqué de presse publié à cet effet. Et tout en indiquant que ledit accord ne saurait être reconduit en l’état, « il a souligné le caractère profondément déséquilibré du partenariat, dont les retombées économiques pour l’État gabonais restent largement insuffisantes, au regard de la richesse extraite de nos eaux territoriales par les flottes européennes ». Surtout que les recettes qui y sont issues ne compensent ni la valeur réelle des captures, ni les coûts assumés par l’État gabonais en matière de surveillance et de contrôle, ni les pertes de valeur ajoutée dues à l’absence de transformation locale. Pour y remédier, le chef de l’Etat a instruit le Gouvernement de mettre en œuvre la procédure de dénonciation unilatérale de l’accord, par voie de notification écrite adressée à la Commission européenne, conformément à l’article 13 dudit accord.
Concernant la première priorité, notamment les points sur la réforme des partis politiques et la réorganisation des circonscriptions électorales, le président Oligui Nguema a réaffirmé que ladite réforme « n’est pas une option, mais une exigence du renouveau démocratique voulu par le Peuple gabonais et acté par les conclusions du Dialogue National Inclusif ». Le dirigeant gabonais a par la suite décrié les dérives liées à la prolifération des incontrôlée de formations politiques sans ancrage réel, sans fonctionnement régulier, ni culture de reddition de comptes. Une situation qui ne cesse d’affaiblir la crédibilité de notre démocratie et détourné le sens même de l’engagement citoyen.
Autre décision importante prise lors du Conseil des ministres en matière de politique générale, l’approbation de la nomination des banques d’affaires Algest et Rothschild & Cie en qualité de conseils stratégiques et financiers de la République Gabonaise. Dans le cadre de leur mission, ces deux institutions financières devront accompagner le Gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de sa stratégie économique et financière, la mobilisation des ressources nécessaires au financement du Programme national de croissance, les négociations avec les bailleurs internationaux, ainsi que dans la coordination des actions liées à la relance économique.