La session parlementaire y relative s’est ouverte, le 10 juin 2025 à la fois à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Dernière rencontre avant la tenue de l’élection présidentielle d’octobre, la session parlementaire de juin 2025 ouvert mardi dernier à l’Assemblée nationale et au Sénat, revêt d’un caractère particulier. Outre l’examen et le vote des projets de loi, ainsi que le contrôle de l’action gouvernementale, elle permet de penser le Cameroun post-électoral à travers le débat d’orientation budgétaire. « Il appelle les uns et les autres à se prononcer sur les orientations stratégiques de l’économie de notre pays », a déclaré l’honorable François Xavier Mpon, député Rdpc, le parti au pouvoir à l’Assemblée nationale. Au regard de cet enjeu, le premier défi serait la transmission au parlement par le gouvernement du document d’orientation budgétaire (DOB) selon l’honorable Koupit Adamou, député de l’Union des démocrates camerounais (UDC). « Le débat d’orientation budgétaire est l’activité fondamentale qu’on attend au cours de cette session. Il faudrait simplement que le gouvernement relève le défi du transfert du document d’orientation budgétaire à temps aux députés Quand il arrive en retard, on n’est plus à même de l’examiner. Pourtant, c’est une activité vitale puisque c’est à partir de là qu’on va intégrer des solutions aux problèmes de développement de la Nation », a-t-il déclaré.
La problématique de la Carte nationale d’identité sur la table
Le premier enjeu de cette session, a trait à l’accès de tous les Camerounais à la carte nationale d’identité (CNI). Le très honorable Cavaye Yéguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale l’a relevé dans son discours d’ouverture. « La mise en place du système se poursuit et avec méthode. Mais, les principaux mérites des nouvelles mesures résident en la réduction des délais et en la haute expertise avec laquelle se déroulent les opérations. Cependant, il est souhaitable que dans la même mouvance, que la nationalité camerounaise soit définitivement sécurisée », a-t-il indiqué. Profitant de l’occasion, il a invité les forces vives et autres élites, les Parlementaires en premier, « afin qu’ils fassent preuve de générosité et d’engagement militant, en venant en appui aux compatriotes démunis pour leur permettre d’accéder facilement à la Carte nationale d’identité, pour une inscription effective sur les listes électorales », a-t-il lancé.
Inacceptable rétorquent les députés de l’opposition. « On a du mal à comprendre que la carte nationale d’identité (CNI) gratuite ailleurs, soit obtenu chez nous au prix de 35 à 40 milles Fcfa. Quand vous évaluez ce que le citoyen doit dépenser pour l’avoir, le minimum c’est 35 000 Fcfa et il ne l’obtient pas aussi rapidement. Quel argent dispose un député pour offrir des CNI à la majorité des électeurs de sa circonscription ? », s’insurge-t-il. Pour l’honorable Njong Evaristus, député du Social Democratic Front (SDF), « le gouvernement devrait renoncer à nous faire payer pour la carte nationale d’identité (CNI) et nous rende notre souveraineté », plaide-t-il.
La bonne gouvernance au rendez-vous
L’autre centre d’intérêt de cette session est la problématique de la gouvernance. « Le peuple attend de nous que nous faisions des efforts dans le domaine de la bonne gouvernance. Voilà ce qui me semble être la préoccupation majeure », a indiqué l’honorable Marguerite Dissake, député Rdpc du Moungo-Sud. Son collègue Njong Evaristus pense « qu’il faudrait améliorer notre économie notamment les infrastructures. Nous sommes fatigués des explications du gouvernement ». D’où le ras-le-bol de son camarade Benilde Djeumeni. « Nous avons marre de vivre ce qui ne nous mérite pas en tant qu’un peuple digne, qui a tout pour se développer, mais qui est gardé dans la pauvreté. Après octobre, un nouveau Cameroun verra le jour pour qu’on ait le développement. Nous n’avons pas de lumière, encore moins de route…Quel débat d’orientation budgétaire voulez-vous ? », lance-t-il.