Ratifié jusqu’à présent par 34 pays, le traité est censé instaurer la plus vaste zone de libre-échange au monde avec 1,2 milliards de personnes potentiellement concernées.
L’accord de libre-échange interafricain est entré en vigueur vendredi 1er janvier 2021. Cette résolution est conforme aux engagements pris par les États ayant signé et ratifié le texte de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Abordant la question dans son message de voeux du nouvel an, le président nigérien et champion de l’Union africaine de la Zlecaf Mahamadou Issoufou, a déclaré que « C’est un jour historique pour notre continent ».
Toutefois, les démarches pratiques se feront au fur et à mesure. Car la Zlecaf est en cours de construction, et de nombreux points restent à négocier. A noter que d’ici 15 ans au maximum, les pays devront avoir aboli entre 85% et 90% des tarifs douaniers sur les biens et les services qu’ils échangent. Avec l’entrée en vigueur de la Zlecaf, « nous mettons fin à une histoire de 134 ans de balkanisation de notre continent. Nous sortons, par le haut, de 84000 km de frontières ces frontières qui sont autant des murs qui séparent les Africains des Africains », a indiqué Mahamadou Issoufou. Jusqu’à présent 54 pays africains sur les 55 ont signé le texte de la Zlecaf et 34 l’ont ratifié.
Actuellement, le commerce africain est tourné vers l’extérieur. Les échanges entre les Etats du continent ne représentent que 16% de leur total. Un chiffre insignifiant, comparé au commerce intra-européen (67%), entre pays asiatiques (61%) ou entre les pays d’Amérique du nord (50%). Une faiblesse qui est due essentiellement aux barrières tarifaires et non tarifaires entre les pays du continent ainsi qu’à la faiblesse des infrastructures permettant une fluidité des échanges. L’objectif de l’Union africaine (UA) est donc de faire progresser ces échanges pour créer davantage de richesses. Le but est aussi de convaincre les industriels du monde entier de venir produire en Afrique, sur un marché intégré et ouvert d’un milliard deux cents millions de consommateurs.
La Zlecaf est un projet en cours de création sur l’ensemble du continent africain. Elle doit regrouper la zone de libre-échange incluant le Marché commun de l’Afrique centrale et australe (Comesa), la Communauté de développement de l’Afrique centrale (Sadc), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cemac), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), l’Union du Maghreb arabe (UMA) et la Communauté des États sahélo-sahariens. La création de cette zone vise ainsi à corriger cette donne et permettra ainsi d’augmenter le niveau de commerce intra-africain de près de 25% à moyen terme pour atteindre 52% à long terme. Dès la levée des barrières douanières, les entreprises camerounaises ou tout autre auront à terme, accès à un marché de 1,2 milliard de personnes, représentant un PIB total de 2500 milliards de dollars.