Selon la Banque mondiale, cette somme permettra de mettre en œuvre un ensemble d’interventions nutritionnelles, fondées sur des données probantes réparties en quatre domaines thématiques.
Malgré son énorme potentiel agricole et humain, l’Afrique demeure confrontée au phénomène de la malnutrition, avec près de 20% de la population qui souffre de sous-alimentation. Outre la pauvreté qui limite l’accès à une alimentation suffisante et nutritive, les autres grands facteurs de ce fléau sur le continent sont les conflits armés qui perturbent la production alimentaire et l’accès aux ressources, les changements climatiques (sécheresses, inondations, éboulements…) qui affectent les récoltes et la disponibilité des aliments, le manque d’accès aux services de base qui ne favorise pas l’accès limité aux soins de santé, à l’eau potable et à l’assainissement, sans oublier les mauvaises pratiques agricoles.
Que ce soit en Afrique ou ailleurs dans le monde, cette malnutrition affecte sérieusement la population avec pour conséquence : des retards de croissance chez les enfants avec un impact négatif sur leur développement physique et mental ; les problèmes de santé qui peuvent parfois aller jusqu’à la mort ; ainsi que les obstacles sur le développement économique et social des Etats. Les chiffres divulgués à cet effet sont suffisamment évocateurs avec trois femmes sur 10 dans le monde qui souffrent d’anémie, 148 millions d’enfants confrontés à un retard de croissance et près de 45% des adultes rendus obèses selon le Cadre d’investissement pour la nutrition 2024. Inscrit dans la continuité du cadre initié en 2017, ce rapport de la Banque mondiale « vise à guider l’action de la communauté internationale et encourager les pays à investir efficacement dans des politiques et actions ciblées pour améliorer la nutrition dans le monde », apprend-on.
C’est donc pour remédier à cette situation hautement préjudiciable, que l’institution de Bretton Woods préconise aux pays d’Afrique subsaharienne, une région où le nombre de personnes sous-alimentées est passé entre 2010 et 2023, de 154,6 millions à 277,7 millions de personnes d’après les données de la FAO, d’investir 34 milliards de dollars entre 2025 et 2034 afin de renforcer leurs politiques de nutrition. Des fonds qui permettraient alors la mise en œuvre d’un ensemble d’interventions nutritionnelles, fondées sur des données probantes réparties en quatre domaines thématiques : les interventions prénatales (supplémentation en calcium, traitement préventif du paludisme) ; les interventions périnatales et néonatales (report de la section du cordon ombilical) ; les interventions pour les enfants de moins de 5 ans (supplémentation en vitamine A, supplémentation préventive ou thérapeutique en zinc, aliment thérapeutique prêt à l’emploi) ; et enfin les interventions d’éducation et de conseil en matière de nutrition des nourrissons et des jeunes enfants (conseil/ éducation sur l’allaitement au sein ou sur la diversification alimentaire).