Lancé le 25 juin 2025, il vise à renforcer les chaînes d’approvisionnement des filières cacao et café exemptes de déforestation.
Le Cameroun s’active à se conformer aux nouvelles règles européennes contre la déforestation. Le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane Mey, a procédé le 25 juin dernier au lancement officiel du projet Sustainable Agriculture For Forest Ecosystems (Safe).
Mis en œuvre par la Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ), avec un financement d’un montant de 2,6 milliards de FCFA, octroyé par le Royaume des Pays-Bas, ce projet vise à renforcer les chaînes d’approvisionnement des filières cacao et café exemptes de déforestation, en conformité avec le Règlement de l’UE sur les produits légaux et sans déforestation (Rdue) ; faciliter l’accès aux financements pour une production durable ; renforcer les capacités des petits exploitants ; et déployer de manière efficace et pérenne les systèmes de traçabilité du cacao et du café. « Il s’agit d’une initiative mondiale ambitieuse visant à accompagner la transition vers des chaînes de valeur agricoles durables, légales et sans déforestation », a déclaré Alamine Ousmane Mey lors de la cérémonie de lancement.
Il convient de préciser que ce projet, qui s’étale sur la période 2024-2027, cible six régions du Cameroun : le Centre, l’Est, le Nord-Ouest, l’Ouest, le Sud et le Sud-Ouest. Selon la note d’information de la cellule de communication du Minepat dont LFA a obtenu copie, les activités seront conduites par les ministères de l’Agriculture et du Développement Rural, ainsi que du Commerce, selon les priorités thématiques. Le projet entend collaborer avec les entreprises du secteur privé opérant dans les chaînes de valeur du cacao et du café, en promouvant des partenariats inclusifs mettant l’accent sur les femmes, les jeunes et les populations autochtones.
Comme le rappelle la note d’information du Minepat, les exigences du Rdue sont strictes : respect des droits d’usage des terres, protection de l’environnement, droits humains, droit du travail, lutte contre la corruption, fiscalité et respect des peuples autochtones. Pour y répondre, Safe prévoit plusieurs actions concrètes. Le projet va faciliter l’accès au financement pour les petits producteurs afin de les aider à adopter des modes de production durables, renforcer leurs capacités techniques et assurer une diffusion large des bonnes pratiques à travers des plateformes régionales et internationales.
À l’échelle globale, le projet Safe mobilise un financement total de 65,5 millions d’euros, répartis entre l’Allemagne (25 M€), les Pays-Bas (20 M€) et l’Union européenne (20,5 M€). Le Cameroun fait partie des dix pays bénéficiaires, aux côtés du Brésil, de la RDC, de l’Équateur, de l’Indonésie, du Pérou, de la Zambie, de l’Ouganda, du Vietnam et du Burundi. Dans le pays, le projet couvrira la période d’octobre 2024 à décembre 2027.