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Le Coronavirus bouscule le paiement de l’écolage

C’est le branle-bas actuellement dans la plupart des établissements scolaire de l’enseignement privé du Cameroun en ce début de deuxième trimestre. Depuis la reprise des cours, les staffs dirigeants de ces écoles et collèges mettent un point d’orgue sur le recouvrement des frais de scolarité, exerçant de ce fait une énorme pression sur les parents d’élèves afin que ceux-ci terminent les pensions le plus tôt possible. C’est que, avec la recrudescence de la Covid-19 notamment en Europe et sur le continent américain, portée par les nouvelles vagues de contamination observée depuis la fin de l’année 2020, un nouveau vent de panique recommence à souffler sur la planète. Sur le vieux continent, plusieurs Etats se sont reconfinés entièrement ou partiellement à l’instar de l’Italie, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, la Lituanie ou encore le Royaume Uni. En Afrique, des Nations telles que le Zimbabwe, la Tunisie, le Maroc ou l’Afrique du Sud sont sur la même voie. Preuve que la pandémie est loin d’être vaincue malgré la demi-dizaine de vaccins déjà sur le marché.

Face à cette incertitude, certains responsables d’établissement ont entrepris d’anticiper sur un éventuel arrêt prématuré des classes comme ce fut déjà le cas l’année dernière, à partir du mois de mars. Plusieurs de ces promoteurs avaient alors déploré cette situation qui aurait eu selon eux, un impact négatif sur leurs finances. Expliquant cela par le fait que de nombreux élèves n’avaient pas terminé de payer leur écolage. Conséquences, bon nombre d’enseignants se sont retrouvés en congés technique, sans salaire pendant plusieurs mois, ou alors ne percevant que la moitié de leur rémunération mensuelle pour les plus chanceux.

Il est donc clair que nos propriétaires d’écoles ont tiré les leçons des évènements passés et ne comptent plus retomber dans le même piège. Dans les écoles catholiques de Yaoundé par exemple, les responsables du Secrétariat à l’Education de l’Archidiocèse de Yaoundé (Sedy) ont chamboulé les échéances de paiements des frais de scolarité en anticipant les dates. Là-bas, il a désormais été exigé aux parents de terminer les frais de scolarité non plus en mi février prochain comme initialement prévu, mais au plus tard le 8 janvier dernier. Dans l’enseignement privé laïc, des dispositions similaires ont été prises. Les chefs d’établissements qui sont déjà moins tolérants que ceux de l’enseignement confessionnel, n’hésitent pas à renvoyer les élèves insolvables chez eux, alors que l’on aborde la période de composition. D’ailleurs, c’est depuis le premier trimestre que les parents vivent cette intense pression. Dos au mur, ils doivent désormais faire des pieds et mains pour trouver l’argent plus tôt que prévu, et éviter à leurs progénitures d’être contraintes à l’école buissonnière. Mais en ces temps de morosité économique, rien n’est évident et nul doute qu’ils seront une pléiade d’enfants qui manqueront de précieux cours ou pire les compositions, le temps que leur situation financière soit régularisée au sein de l’établissement.

Mais ce qui est étonnant c’est que de nombreux enfants dont les parents ont entièrement payés les frais de scolarité l’année dernière ont bénéficié d’enseignements partiels. Et à ce propos, les promoteurs d’établissements scolaires sont restés muets. Bien au contraire, certaines écoles n’ont pas hésité à organiser des cours de mises à niveau payants quelques temps avant la rentrée scolaire, avant de se voir rappeler à l’ordre par les autorités en charge de l’éducation. Le fait est qu’au Cameroun malheureusement, la création d’une école n’obéit plus à sa première mission qui est sociale, puisqu’on y retrouve davantage des promoteurs animés uniquement par l’appât du gain.

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