L’information a été révélée par Henri-Claude Oyima, ministre en charge de l’Economie et des Finances, lors de la présentation le 1er juillet dernier à l’Assemblée nationale, du cadrage macroéconomique et budgétaire du pays pour la période 2026-2028.
Dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances pour l’année 2026 de l’Etat du Gabon, le ministre d’Etat, ministre de l’Économie, des Finances, des Participations, de la Dette en charge de la lutte contre la vie chère, Henri-Claude Oyima a présenté le 1er juillet 2025 à l’Assemblée nationale, le cadrage macroéconomique et budgétaire du pays pour la période 2026-2028. A cette occasion, l’argentier gabonais a livré un diagnostic brut de la situation économique du Gabon, un appel urgent à repenser en profondeur le modèle de développement national.
En effet, le Gabon continue ici de faire face à des tensions marquées par une diminution des recettes pétrolières, une explosion de la masse salariale et un train de vie de l’Etat aujourd’hui intenable. Dans les faits, l’État continue à dépenser plus qu’il ne gagne, notamment au niveau de la flambée de la masse salariale, qui absorbe désormais 45,6% des recettes fiscales. Et pour y remédier, Henri-Claude Oyima propose de « relancer l’économie pour atteindre une croissance forte, inclusive et durable de 10% à moyen terme, portée principalement par les secteurs non pétroliers. Cette ambition repose sur une transformation en profondeur de notre modèle économique ». Et d’ajouter : « nous devons cesser de dépendre uniquement de l’exportation des matières premières, et miser sur la création de valeur ajoutée sur notre propre sol ».
C’est dans ce cadre que le ministre de l’Économie, des Finances, des Participations, de la Dette en charge de la lutte contre la vie chère a annoncé un Programme national de croissance et de développement, qu’il entend présenter dans les prochains jours. Fondé sur une vision claire et ambitieuse, en droite ligne avec le projet de société du président Oligui Nguema, ledit programme doit reposer sur un principe simple, mais fondamental, visant à faire du budget un véritable levier de transformation économique et sociale. « Nous allons élaborer le budget à partir de zéro, en partant des besoins réels et prioritaires du pays. Il ne s’agira plus de reconduire systématiquement les anciennes dépenses, mais de s’assurer que chaque franc engagé réponde à un objectif clair de développement. Nous devons mieux encadrer les exonérations fiscales, en veillant à ce qu’elles soient justifiées, efficaces et bénéfiques pour l’économie nationale. Ce sont plus de 1000 milliards de dépenses fiscales ces trois dernières années. Nous devons identifier de nouvelles sources de recettes, comme l’économie numérique ou une meilleure valorisation du patrimoine foncier. Nous devons réorganiser notre dette, pour réduire la pression qu’elle exerce sur nos marges de manœuvre budgétaires », a préconisé le membre du gouvernement.
Evoquant également la croissance économique du pays jugée faible et instable, le ministre en charge de l’Economie et des Finance a indiqué que son taux qui se situe en moyenne annuellement à 2,5%, ne peut garantir un développement fiable et un pouvoir d’achat conséquent. « Notre population augmente plus vite que notre économie. Cela signifie que, malgré les efforts, le niveau de vie moyen stagne, voire recule pour de nombreux Gabonais pour la population gabonaise », a déploré M. Oyima face aux députés. Et dans un contexte marqué par un fort taux de chômage, notamment en milieu jeune en proie au chômage, la situation est encore plus dramatique avec la chute vertigineuse du Produit intérieur brut (PIB) par habitant qui est passé de 14 800 dollars à seulement 6 500 dollars en 2023.