D’après le ministre des Finances, c’est le principal défi lancé cette année dans le cadre du programme de financement de l’Etat pour cet exercice à travers le mécanisme des titres publics.
350 milliards de Fcfa. C’est le montant à lever cette année par le Trésor public camerounais sur le marché pour financer ses besoins de trésorerie, et notamment les projets de développement inscrits dans la Stratégie nationale de développement pour la croissance et l’Emploi de l’Etat 2020-2030. Ce montant a été revélé lors de la cérémonie de présentation du programme de financement de l’Etat pour l’exercice 2021 le 9 février 2021 à Douala.
Selon le ministre des Finances (Minfi) Louis Paul Motaze, ces ressources seront affectées pour environ 35% au secteur des infrastructures routières et d’ouvrage d’art, 40% pour le secteur de l’énergie et de l’eau, 11% pour les préparatifs de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2022 et 5% pour les grands projets agricoles. « Dans ce sillage, le gouvernement entend poursuivre ces efforts de consolidation budgétaire dans l’optique de maîtriser son endettement et garantir l’équilibre global de ces finances publiques », a fait savoir le ministre des Finances.
A l’en croire, pour la mobilisation des 350 milliards prévue par la loi 2020/08 du 17 décembre 2020, portant loi de finances de la République pour l’exercice 2021, certains pré-requis ont été réalisés. Il s’agit entre autres, de l’élaboration et de la transmission du calendrier prévisionnel des émissions à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) et aux Spécialistes en valeur de trésor (SVT), la production et la transmission à la Cobac des documents requis pour la pondération nulle. Car, « désormais un seul compte séquestre servira de collatéral pour toutes les Obligations de trésor assimilables (OTA) émises », précise le Minfi. Toujours d’’après Louis Paul Motaze, les caractéristiques des premiers titres sont en cours de finalisation. « En 2021, nous allons privilégier les maturités longues 5 ans 6 ans 7 ans 10 ans. Les émissions se feront par tranche comprise entre 20 et 35 milliards à des périodicités mensuelles afin d’étendre le cycle de périodicité de long terme sur toute l’année », explique-t-il.
Le Minfi indique également que la mobilisation de ce montant est largement à « notre portée ». Surtout que, les récentes statistiques sur le marché de la Beac montrent que le niveau de liquidité tourne autour de 2000 milliards et l’épargne nationale est évaluée à environ 4000 milliards. Selon l’argentier national, le principal défi qui « nous interpelle » est donc de convertir cette épargne et cette liquidité en investissement.
En 2020, le marché des titres publics s’est révélé dans ce contexte difficile et incertain, comme l’alternative crédible pour lever les ressources additionnelles indispensables pour le financement du plan gouvernemental de riposte. Malgré ce contexte, l’Etat a exécuté avec succès en 2020, son programme d’émission de titres publics sur le marché monétaire de la Banque centrale. Le Trésor public a ainsi levé 413 milliards de Fcfa et endossé 382 milliards de Fcfa soit un financement net de 31 milliards. En ce qui concerne les Obligations de trésor assimilables, l’Etat a levé 360 milliards et servi les intérêts pour environ 11 milliards sur ces encours. Ces OTA d’après le Minfi, “ont contribué à la poursuite et à l’achèvement de nombreux projets d‘investissements, notamment les infrastructures routières pour 80 milliards de Fcfa les infrastructures sportives et connexes pour 70 milliards, le plan de riposte Covid-19 pour 45 milliards de Fcfa”.