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17 milliards de Fcfa pour l’Accord de pêche

Il permettra à la flotte européenne composée de 27 thoniers senneurs, 6 thoniers canneurs et 4 chalutiers visant les espèces démersales de poissons et crustacés, d’avoir accès aux eaux gabonaises.

Après huit mois d’intenses négociations entre l’Union européenne (UE) et le Gabon, les deux parties ont signé le 10 février 2021, un nouveau protocole à l’Accord de partenariat de pêche durable (Appd). Selon le communiqué du gouvernement gabonais, ce nouveau protocole entrera en vigueur dès que le processus de validation par les deux parties sera parvenu à son terme. A travers cet instrument de nouvelle génération dans le domaine de la pêche durable, « le Gabon autorise l’accès des navires de l’UE dans ses eaux pour une période de cinq ans, dans le cadre du développement et de la transformation du secteur de la pêche au Gabon », indique la note d’information. Cet accord qui est d’une valeur globale d’environ 17 milliards de Fcfa, permettra à la flotte européenne d’avoir accès aux eaux gabonaises. Cette flotte sera composée de 27 thoniers senneurs, de 6 thoniers canneurs et de 4 chalutiers visant les espèces démersales de poissons et crustacés, dans le cadre d’une pêche exploratoire.

Selon Biendi Maganga Moussavou, le ministre gabonais de l’Agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’alimentation et Rosário Bento Pais, l’ambassadrice de l’UE au Gabon, ce nouveau protocole contribuera à la préservation des ressources maritimes, à la protection de l’environnement marin, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la diversification de l’économie gabonaise, en cohérence avec les objectifs du Plan stratégique Gabon émergent 2025 (Psge 2025) et la politique de partenariat de l’UE. Il permettra également de créer de la valeur ajoutée et des emplois, par l’incitation aux transbordements et débarquements des captures dans les ports gabonais ainsi que par l’embarquement de marins gabonais et d’observateurs sur les navires européens. L’objectif poursuivi est de développer un hub pour la pêche thonière se traduisant par la transformation du thon au Gabon. « Ce protocole répond à la volonté du Gabon de renforcer l’industrialisation et la compétitivité du secteur, compte tenu de la place prépondérante qu’occupe la zone de pêche du Gabon dans l’industrie thonière dans l’océan Atlantique. En effet, le tonnage de référence convenu a 32 000 tonnes annuelles fait du Gabon le 2ème partenaire de l’UE en matière de pêche thonière », a déclaré Biendi Maganga Moussavou.

A en croire l’UE, elle contribuera ainsi à travers ce partenariat au renforcement des capacités scientifiques, à la professionnalisation des acteurs, à l’observation et à la gestion de l’environnement marin et des aires marines protégées, à la gestion durable des stocks, à la surveillance de la pêche, ainsi qu’à la lutte contre la pêche illicite. Le Protocole prévoit notamment dans ce sens, une limitation avant-gardiste de l’usage des dispositifs de concentration de poissons (DCP) à 125, la norme internationale étant de 300 par an et par navire. La contribution de l’UE à ce nouveau protocole à l’Appd est estimée à 26 millions d’euros, soit 17 milliards de Fcfa sur une période de 5 ans. Toutefois, en fonction des productions et du déploiement des autres pêcheries intégrées dans le protocole, les revenus financiers pourraient dépasser les 30 millions d’euros soit 20 milliards de Fcfa sur la même période.

Enjeux

De l’avis du ministre de l’Agriculture Biendi Maganga-Moussavou, cette coopération dans le domaine de la pêche, vielle de 22 ans, mérite d’aller un peu plus loin pour accompagner le Gabon dans ses efforts de revalorisation des ressources halieutiques et de la diversification de l’économie. « Nous attendons que la filière thonière nous permette de créer des emplois, de gagner des points importants de croissance dans notre produit intérieur brut. Cela passe par notre industrialisation, par l’augmentation de la qualité de notre logistique portuaire, la formation, plus de surveillance de nos eaux », a-t-il déclaré. Avec l’absence d´une industrie de transformation de thons au Gabon, les captures réalisées dans les eaux gabonaises, soit 25% dans l’Atlantique, sont débarquées dans des pays d’Afrique subsaharienne et génèrent de l’emploi pour la main d’oeuvre des conserveries de ces pays. Pour le ministre en charge de ce secteur, « le Gabon a la légitime ambition de faire profiter à ses citoyens et son économie de cet avantage stratégique, via un protocole plus équitable et qui générera croissance et emplois ».

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