Si la France avait voulu mettre à l’agenda du Conseil de sécurité le conflit anglophone, elle l’aurait fait en juillet 2020. Elle n’a pas jugé opportun de le faire et a raté une première occasion de se montrer sous son meilleur jour. Le pouvoir exécutif français et sa diplomatie semblent avoir oublié que la première phrase de notre Constitution est la suivante: le peuple français proclame solennellement son attachement aux droits de l’homme. Le pouvoir français est figé, comme prisonnier de ses conservatismes pour être à l’initiative concernant le Cameroun anglophone. Le passé colonial de la France et les dégâts français au Cameroun dans cet épisode lourd de notre histoire commune ne facilitent pas une action pleine et entière. Aussi, j’attends de Paris que, faute d’être à l’initiative, à minima, elle favorise un processus de résolution du conf lit. Ce serait déjà un pas de franchi.