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L’Etat doit mettre fin à la cacophonie à la Fecafoot !

La Fédération camerounaise de football (Fecafoot) est à nouveau le théâtre d’âpres joutes depuis quelques semaines. La bataille pour le contrôle de l’instance faitière du football camerounais née il y a près d’une décennie avec le départ brusque de l’ancien président Iya Mohammed, suite à son arrestation le 10 juin 2013, puis son incarcération, n’est visiblement pas loin de se terminer. Débouté par le Tribunal arbitral du sport (TAS) le 15 janvier dernier de son poste de président de la Fecafoot pour être remplacé par un comité de normalisation, à la suite d’un jugement portant sur l’annulation de l’élection du comité exécutif qui l’a élu en décembre 2018, Seidou Mbombo NJoya a bénéficié du soutien de la Fédération internationale de football association (Fifa) qui l’a maintenu à son poste titre provisoire.

Entre-temps, le sénateur Albert Mbida a été nommé le 2 février dernier à la tête d’un comité provisoire de gestion de la Fecafoot, par les membres de l’Assemblée générale de la fédération de 2012, qui se sont réunis en visioconférence. En plus gérer les affaires courantes de l’instance, l’ancien journaliste de la Cameroon radio television (Crtv) a pour mission de réviser les statuts et le Code électoral, puis organiser un processus électoral qui permettra l’arrivée d’un nouveau président à la Fecafoot. Seulement, Seidou Mbombo Njoya n’entend pas subir le même sort que son prédécesseur Tombi à Roko, qui avait été déchu de son poste dans des conditions similaires en août 2017. D’ailleurs, le fils du sultan des Bamoun n’était-il déjà pas sorti victorieux de la bataille contre le président de la Ligue professionnelle de football (LPF), le général Pierre Semengue, au sujet de l’organisation des championnats professionnels locaux, avant que le TAS n’intervienne en sa défaveur ?

Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, la Fecafoot a donc désormais deux patrons. L’un installé au quartier Tsinga à Yaoundé, et l’autre non loin de là au quartier Fouda. Les deux protagonistes ont d’ailleurs chacun de son côté, présidé une réunion le 16 février. Moins fortuné, Albert Mbida a vu débarquer les autorités administratives et les forces de l’ordre pour interdire la rencontre. Et c’est au forceps que les débat seront menés jusqu’au bout après plusieurs minutes d’altercation.

Et cette guerre d’un autre genre se déroule sous le regard passif des dirigeants du pays. Or, on est tous conscients que cette situation déshonore le Cameroun au plus haut point à l’international. Sur le plan local, les incidences sont énormes car le championnat est arrêté depuis près de 10 mois. Les footballeurs locaux ont depuis lors perdu leur emploi, la reprise des rencontres étant bloquée. D’ailleurs, on se demande comment ces hommes, dont certains sont des pères de familles, vivent au quotidien sans aucun revenu. Déjà qu’en temps normal, percevoir régulièrement leur salaire relève pratiquement du miracle. Et avec de telles incongruités, certains rêvassaient d’une victoire des Lions indomptables A’ au dernier Championnat d’Afrique des nations (Chan) organisé par le Cameroun, pour faire croire que tout va bien dans le football camerounais.

En réalité, on se serait attendu que le chef de l’Etat agisse depuis longtemps pour rétablir l’ordre dans la maison Fecafoot, et mettre ainsi fin à cette cacophonie où priment les intérêts égoïstes, au détriment du bien-être de la Nation. Albert Mbida n’a-t-il pas déclaré devant les caméras que « sauf décision de la plus haute autorité, je ne céderai à aucune pression ou à aucune intimidation ». On le sait, le football c’est une affaire de gros sous dans le monde. Et le Cameroun ne déroge pas à la règle. Les sommes amassées par certains lors de l’organisation du Chan ne sont qu’un avant goût de ce que sera l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en début d’année prochaine. Alors, il faut faire tout pour être aux affaires afin de bien manger. Et ça, les vautours du football camerounais l’on bien compris.

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