Vous êtes ici
Accueil > Fenêtre > Le problème du financement du développement de l’Afrique

Le problème du financement du développement de l’Afrique

«Investir pour une relance durable en Afrique». Tel était le thème du 20ème Forum économique international sur l’Afrique qui a réuni, en visioconférence le 21 février 2021, des dirigeants du continent et des partenaires multilatéraux. La rencontre organisée conjointement par l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde) et l’Union africaine (UA) et présidée par le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, a permis à tous les acteurs clés qui y prenaient part, de partager leurs points de vue et leurs solutions, sur différentes aspects touchant le développement économique du continent.

S’agissant du point sur les principales priorités à adopter pour la mise en oeuvre de l’Accord de libre-échange continental africaine (Zlecaf) et l’accélération de la transformation productive de l’Afrique, des orientations pour une relance durable et une croissance inclusive ont été définies. Elles reposent justement sur la Zlecaf, considérée comme le plus grand marché commun au monde, et la création de chaînes de valeur ainsi que la transformation mais aussi l’économie numérique et l’agriculture notamment.

Autre points importants de ce forum, la mise en oeuvre par les gouvernements africains, des moyens pour renforcer leur capacité d’emprunt et améliorer la gestion de leur dette. Il s’agit en fait de résoudre l’épineux problème lié à la mobilisation des ressources pour financer le développement et investir sur le continent. Surtout quand on sait que l’Afrique a des besoins de financement estimés à environ 1 1.200 milliards de dollars sur la période 2020-2023 pour la mise en oeuvre de ses projets de développement selon le FMI. Et comme l’a donc précisé Macky Sall à cet effet, « pour l’ensemble des pays africains, les efforts internes ne suffiront pas pour amortir la crise et relancer la croissance économique. Il nous faut plus de capacités financières. C’est pourquoi nos pays plaident pour un allègement conséquent de la dette afin de disposer de ressources budgétaires nécessaires pour continuer à faire face aux dépenses engendrées par la riposte sanitaire et la résilience économique et sociale, et surtout préparer la relance post-covid ». Des propos corroborés par Jean Hervé Lorenzi, président d’honneur du Cercle des économistes qui a indiqué à cette occasion que « ce n’est pas tant le montant de la dette qui importe, mais l’impossibilité des pays africains de se financer à bas coût sur les marchés, pour mener des investissements productifs et nourrir la croissance suffisante qui permette de rembourser la dette ». Pour y remédier, l’économiste a formulé plusieurs propositions notamment : revoir les méthodes de rating des pays africains ; créer une agence internationale de notation de l’Afrique ; mettre en place une structure panafricaine de rehausseur de crédit.

Par ailleurs, face aux ravages de la crise sanitaire sur les économies africaines, le Forum économique international sur l’Afrique également considéré comme un véritable cadre d’échanges, a permis aux participants de faire des propositions pour la relance post-Covid-19 du continent. Surtout que 41 pays africains ont enregistré une récession économique avec une baisse de leur Produit intérieur brut (PIB), contre seulement 11 lors de la crise financière mondiale de 2008. Ce qui prouve que cette crise sanitaire a considérablement freiné le développement économique de l’Afrique, une région marquée par l’extrême pauvreté où un Africain sur trois (422 millions de personnes) vit en dessous du seuil de pauvreté mondial selon l’Institut Brookings.

Laisser un commentaire

Top