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L’inclusion financière pour un développement plus accentué de l’Afrique

L’inclusion financière donne la possibilité d’avoir accès à un compte d’opérations courantes pour un éventuel dépôt d’argent, mais aussi l’envoi ou la réception de paiements. Définie par ailleurs par la Banque mondiale comme une alternative pour les individus et les entreprises d’accéder à moindre coût, à toute une gamme de produits et de services financiers utiles et adaptés à leurs besoins à l’instar des transactions d’argent, les paiements, l’épargne, le crédit et l’assurance, elle tarde encore à prendre ses marques en Afrique. En effet, des données issues du secteur révèlent que la majorité des pays du continent, soit 86% d’entre eux, ont un taux d’inclusion financière inférieur à 50%. Pire encore, ce taux est inférieur à 20% chez la moitié des 54 Etats africains.

Malheureusement, cette situation est préjudiciable au développement de l’Afrique et ne concoure pas à son développement. Elle maintient même sa population majoritairement agricole, dans un état de paupérisation inquiétant. Or, l’inclusion financière pourrait permettre aux populations pauvres que l’on retrouve en majorité dans cette région du monde, de financer non seulement leurs activités, mais également d’épargner afin de subvenir aux besoins de leur famille et de se protéger contre les risques de la vie courante. De nombreuses études ont montré que les pays disposant de systèmes financiers suffisamment développés, à l’instar de ceux d’Asie du Sud-Est (Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Birmanie…) bénéficient d’une croissance de long terme plus élevée que les pays où la profondeur financière est plus faible, en particulier ceux situés en Afrique subsaharienne.

C’est donc consciente du fait que l’accès à des produits et services financiers facilite le quotidien des populations et aide les ménages et les entreprises à anticiper le financement d’objectifs de long terme ou faire face à des imprévus, que la Banque africaine de développement (BAD) a décidé de renforcer sur le continent, la sécurité des fournisseurs de services financiers, qui sont régulièrement la cible des attaques des cybercriminels. C’est à cet effet que son Conseil d’administration a décidé d’octroyer un important don d’une valeur de 2 millions de dollars (1,1 milliard de Fcfa) au bénéfice de la Facilité pour l’inclusion financière numérique en Afrique (Adfi), un instrument panafricain conçu pour accélérer l’inclusion financière numérique dans toute l’Afrique. L’Adfi a pour objectif de permettre l’accès au système financier formel à 332 millions d’Africains supplémentaires, dont 60 % de femmes. Ces fonds sont destinés à la création du Centre africain de ressources sur la cybersécurité pour l’inclusion financière (ACRC), dont le but est de lutter contre la cybercriminalité et renforcer la résilience des écosystèmes financiers numériques en Afrique. La BAD estime à 250 millions de clients vulnérables et 2.000 à 3.000 institutions financières à travers l’Afrique, le nombre de bénéficiaires potentiels du projet.

L’inclusion financière faisant partie depuis plusieurs années des priorités des dirigeants de la planète, ainsi que des organismes internationaux et autres organisations de développement, le projet porté par la BAD tombe à pic. Selon le communiqué de presse publié le 5 mars dernier par l’institution financière panafricaine, « le projet adoptera une approche s’articulant autour de trois axes : la création d’une plateforme partagée financièrement abordable pour surveiller les cyberattaques contre les fournisseurs de services financiers et les particuliers ; le déploiement de services-conseil individualisés pour permettre aux organisations de renforcer leur cybersécurité ; et le renforcement du développement des talents en matière de cybersécurité afin de répondre à la demande de cette expertise en Afrique ». Espérons que de telles initiatives suivront sur les plans nationaux et au sein des Etats.

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