Vous êtes ici
Accueil > Assurances, Economie, Microfinance > Économie > Actualité > 236,54 milliards de Fcfa pour l’agriculture, la femme et l’éducation

236,54 milliards de Fcfa pour l’agriculture, la femme et l’éducation

C’est la substance de trois accords de financement signés le 12 octobre 2021 entre le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire et le directeur des opérations de la Banque mondiale au Cameroun.

Comme le dit l’adage, il n’est jamais trop tard. Prévus pour être signés le mois dernier, c’est finalement le 12 octobre 2021 que le Cameroun et la Banque mondiale ont matérialisé ces trois accords de financement d’un montant de 236,54 milliards de Fcfa. A la manoeuvre pour la concrétisation, côté Cameroun, le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey et côté Banque mondiale, le directeur des opérations de la Banque mondiale, Abdoulaye Seck. Selon la note d’information de la cellule de communication du ministère de l’Economie, ces accords de crédit serviront à financer le Projet d’aménagement et de valorisation des investissements dans la Vallée de la Bénoué (Viva-Bénoué), le Projet Régional sur l’Autonomisation de la femme et le dividende démographique, volet Cameroun (Swedd2) et le Projet d’appui au développement de l’enseignement secondaire et des compétences pour la croissance et l’emploi (Padesce).

Dans le détail, comme le souligne la note d’information du Minepat dont LFA a obtenu copie, le Projet Viva-Bénoué bénéficie d’un montant de 179,7 millions d’Euros et s’exécutera sur une période de sept ans. L’objectif est de fournir des services d’irrigation et de drainage durables et d’améliorer la production agricole dans les parcelles culturales de la vallée de la Bénoué. Ceci à travers l’amélioration de la gestion de l’eau dans le bassin de la Bénoué et des sous bassins du Faro et du Mayo Kebbi, ainsi que la mise en place d’un Système d’Alerte Précoce en aval du barrage de Lagdo.

Le Projet Swedd2 quant à lui, sera financé à hauteur de 68,5 millions d’Euros. Il s’agira de contribuer d’ici décembre 2024, à l’autonomisation économique des jeunes filles et des jeunes femmes non scolarisées, déscolarisées dans les zones d’intervention du projet, à savoir les régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua. Les objectifs étant à terme, de rehausser d’au moins 10% le taux de maintien des filles au secondaire dans les zones d’intervention du projet, et d’appuyer le développement des AGR/micro entreprises ainsi que la mise en place d’un système d’épargne et de crédit communautaire pour 35 000 adolescentes et jeunes femmes de 15 à 24 ans des Zones d’intervention etc.

S’agissant du Projet Padesce, 112,4 millions d’Euros y seront injectés sur une durée de cinq ans. Ce projet vise à améliorer l’accès équitable à un enseignement secondaire de qualité et à une formation technique et professionnelle adaptée au marché, avec un accent sur les filles. Il sera question notamment de renforcer la qualité de l’environnement d’apprentissage dans l’enseignement secondaire général à travers l’appui pour l’atteinte des standards de qualité dans au moins 350 établissements et l’appui à au moins 30 établissements accueillant les déplacés internes ; de renforcer les capacités des personnels d’encadrement et formation des nouveaux enseignants du secondaire général et de mettre en place un fonds compétitif de développement des compétences (Fcdc).

Hausse du nombre de projets en cours de mise en oeuvre

Avec la signature des trois conventions de financement, le nombre de projets de la Banque mondiale en cours de mise en oeuvre au Cameroun passe de 15 à 18 et accroît ainsi le volume du portefeuille de 23,7%. L’ensemble forme une enveloppe de financement estimée à 2,54 milliards de dollars, soit environ 1 400 milliards de Fcfa. Les projets en question sont exécutés dans des secteurs que sont entre autres l’énergie, les transports, le développement rural, l’éducation, la protection sociale ou la santé. Il sont en outre repartis de la manière suivante : 2 opérations Bird (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et 13 projets IDA (Association internationale de développement), pour un montant total de 1,4 milliard de dollars. L’IFC (Société financière internationale) conduit 14 investissements privés dans le cadre d’un portefeuille dont l’encours s’établit à 404 millions de dollars au total. La Miga (l’Agence multilatérale de garantie des investissements) pour sa part finance actuellement 3 projets, soit des engagements bruts de 265 millions de dollars. Notons que les deux partenaires ont mis en place un cadre de stratégie quinquennal partenariat-pays (2017-2021), qui s’articule autour de trois points principaux que sont la suppression des multiples pièges de pauvreté dans les zones rurales, le renforcement du développement des infrastructures et du secteur privé et l’amélioration de la gouvernance. Ce dernier rassemble la Bird, l’IDA, l’IFC et la Miga.

REACTION

Abdoulaye Seck, directeur des Opérations de la Banque Mondiale
« La coopération entre la Banque mondiale et le Cameroun est au beau fixe »

Ces accords concernent trois programmes. Il s’agit d’un premier programme de 75 millions de dollars pour l’autonomisation des jeunes filles et des femmes. Au Cameroun, elles représentent plus de la moitié de la population. Elles ont un maximum de potentiel incroyable. C’est l’occasion de faire en sorte que les jeunes filles restent à l’école et aient une éducation de qualité et des emplois productifs. Le deuxième programme concerne les jeunes, un autre groupe extrêmement important pour le Cameroun. Cela concerne l’éducation et leur formation pour qu’elles soient adaptées aux besoins du marché du travail. Il s’agit d’un projet qui concerne l’éducation secondaire, technique et la formation professionnelle. Nous espérons dans le cadre de ce programme accompagner 10.000 jeunes stagiaires et autres dans l’accès à un fonds de développement de compétences, qui leurs permettront de se doter des qualifications requises pour le marché du travail. Enfin, le dernier programme à savoir Projet d’Aménagement et de Valorisation des Investissements dans la Vallée de la Bénoué est extrêmement important. Avec le barrage de Lagdo. Cette région est touchée par le changement climatique avec l’absence de l’eau. Il est très important de maximiser l’utilisation de la ressource en eau et il y a un potentiel agricole qui est fantastique. Dans cette région aujourd’hui, il y a un potentiel de 16000 ha. Pour le moment seulement 1000 ha sont exploités et mise en valeur. Dans le cadre de ce programme, il sera possible de soutenir l’exploitation de 14000 ha. La production agricole qui pourrait en résulter est extrêmement importante. Ce programme va ainsi contribuer à l’amélioration de la productivité. Ces trois programmes majeurs montrent que la coopération entre la Banque mondiale et le Cameroun est au beau fixe.

Laisser un commentaire

Top