Vous êtes ici
Accueil > Enquêtes > Bras de fer entre la SIC et ses locataires

Bras de fer entre la SIC et ses locataires

En cause, les nouvelles règles imposées par le bailleur. Lesquelles ne cadrent pas avec les aspirations des locataires.

Le torchon brûle entre la Société immobilière du Cameroun (SIC) et ses locataires. Ceux des camps SIC Mendong, Biyem-Assi, Cité verte, Nlongkak et bien d’autres, ont reçu les 2, 13 et 20 février 2021 des mains des agents de la délégation régionale de la SIC, leur bailleur pour le Centre, leur nouveau contrat de bail. Lequel devait être lu et approuvé par eux dans un délai d’un mois. Seulement, la lecture de celui-ci a éveillé un certain nombre d’incompréhensions auxquelles l’entreprise refuse d’apporter des éclairages, encore moins revenir sur des points qui divisent. Il s’agit notamment de la révision du prix du loyer, la limite de la durée du bail à un an, le nombre de résidents admis par habitants par logement qui ne doit excéder 8, et surtout, la hausse des frais d’enregistrement et d’assainissement qui atteignent désormais 71.000 Fcfa l’année. Pourtant, 3.000 Fcfa relatifs auxdits frais sont déjà contenus dans le prix du loyer.

Concernant le coût du loyer, certains locataires rencontrés ne décolèrent pas. « La SIC n’a pas qualité à réviser les prix. Ceci pour le simple fait que cela est fixé par un texte du président de la République », indique l’un d’entre eux. Sur la question, un autre dira : « nous souhaitons que l’on nous montre l’acte par lequel la mesure présidentielle dont a parlé mon voisin à l’instant a été abrogée sans que les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat ne soient réévalués ». Le prix mensuel du loyer à la SIC est de 50.000 Fcfa alors que d’autres citoyens déboursent entre 100.000 et 200.000 Fcfa pour le même standing chez les privés selon l’entreprise à capitaux publics. Cette dernière relève par le biais de son directeur général, que la pratique des « loyers modestes » entraîne un manque à gagner de 60 milliards de Fcfa. Pour y remédier, « des pourparlers ont été engagés entre l’Etat et la SIC pour le paiement d’au moins 50% de ce montant », indique Ahmadou Sardaouna, le Directeur général de la SIC, cité par « Investir au Cameroun ». Un avis que partage la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR). Selon cet organisme spécialisé du ministère des Finances (Minfi), « le rétablissement par l’Etat des niveaux de prix de loyers actuels, qui ont été bloqués depuis 1994, à un niveau qui permette à la fois d’assurer la disponibilité des logements sociaux et la rentabilité à la SIC, apparaît comme une réponse de long terme au financement de son développement », souligne-t-il.

D’autre part, l’article 4 du nouveau contrat qui selon certaines sources, donne la latitude à la SIC de renouveler ou pas, un contrat à la fin d’une année, est sujet à caution. Même Faustin Clovis Noundjeu, le directeur général adjoint de la SIC a reconnu dans l’édition du journal de 20h30 sur la Crtv, le 10 mars dernier, que cette disposition devrait être amendée. Des sources bien introduites font état de ce que par crainte d’expulsions massives au profit de nouveaux occupants plus nantis, certains locataires des camps SIC se sont constitués en collectifs de défense. Car, le nouveau contrat qui leur est imposé, prévoit l’expulsion du locataire pour seulement un mois d’impayé. Une disposition qualifiée « d’extrajudiciaire » par les locataires. Mais, la SIC rétorque en faisant savoir que « la résiliation du bail de plein droit à la SIC intervient dès que les clauses de l’article 5 du contrat ne sont pas observées. Il s’agit du défaut intégral de paiement à son échéance, d’un seul terme de loyer et ses accessoires », précise-t-elle.

Laisser un commentaire

Top