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Un trou de 72,6 milliards de Fcfa à combler par le Cameroun

C’est ce qui ressort des travaux de la 14ème session du Comité d’orientation et de suivi du Contrat de désendettement et de développement tenue le 16 mars 2021.

Après un vide observé en 2020 du fait de la crise sanitaire de la Covid-19, les membres du Comité d’orientation et de suivi du C2D se sont retrouvés le 16 mars 2021 dans le cadre de la 14ème session de cette instance. Co-présidée par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane MEY et l’Ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou, cette session a permis d’évaluer les projets réalisés au cours des deux dernières années. Des projets qui sont pour la plus part, en attente de financement du fait de la crise sanitaire qui sévit depuis l’année dernière.

Comme l’a souligné le Minfi dès l’entame de son propos, la pandémie à coronavirus n’est pas sans conséquence dans la mise en oeuvre de ces projets. « Elle pourrait bousculer les engagements contractuels pris par les deux parties française et camerounaise, ainsi que la mise en oeuvre des programmes et projets du C2D », a indiqué Louis Paul Motaze. L’impact de cette crise est réel sur ce mécanisme de financement mis en place par la France et le Cameroun. « Avec la pandémie du coronavirus, les pays du G20 ont pris une initiative qui est d’alléger la dette des Etats concernés. Ça a d’abord été de mai à décembre 2020 et cela a été prorogé au 30 juin 2021. C’est-à-dire pendant cette période, nous ne remboursons pas la dette. Du coup donc, cela affecte le mécanisme du C2D, parce que si nous ne remboursons pas la dette, il n’y a rien à envoyer à la France. Ce qui fait que l’évaluation que nous avons faite laisse comprendre que c’est plus de 72 milliards de Fcfa qui vont manquer à l’appel », a indiqué Louis Paul Motaze. Et face à cette situation, comme l’a suggéré l’Ambassadeur de France, il faudrait envisager des financements complémentaires. « On peut continuer avec des financements qui avaient été prévus il y a quelques années et voir comment combler ce trou de 2 ans. On sait donné quelques mois pour voir comment il faudra le faire avec la partie camerounaise. Elle va tout de même continuer à rembourser, car c’est quelques choses de volontaire. On pourrait envisager d’autres financements complémentaires avec d’autres partenaires et institutions financières », a suggéré Christophe Guilhou.

Malgré la persistance de la pandémie, les résultats du C2D sur le terrain sont satisfaisants. « Le bilan des projets est positif. Régulièrement les équipes travaillent au jour le jour à la fois ici à Yaoundé et sur le terrain. J’ai eu l’occasion depuis mon arrivé au Cameroun de voir comment ça se passe dans un certains nombre de capitales régionales. J’ai fait une visite il y a quelques semaines avec la ministre de l’Habitat et du Développement urbain à Bertoua pour concrètement ce qui est fait sur le terrain », s’est réjouit Christophe Guilhou.

Rendu à sa troisième phase au Cameroun, une phase évaluée à 400 milliards de Fcfa, d’une durée de huit ans, comme les deux précédentes, le Contrat désendettement développement (C2D) parie sur la croissance et la création d’emplois. Ce 3ème Contrat de désendettement et de développement porte à 960 milliards de Fcfa, l’enveloppe globale du C2D en faveur du Cameroun. Qualifié de C2D de maturité, il met l’accent sur des secteurs comme l’agriculture et le développement rural, les infrastructures et les aménagements urbains. Le troisième C2D devra aussi permettre d’impulser une dynamique de modernité aux régions périphériques. Une attention particulière sera portée aux populations notamment aux jeunes et aux régions vulnérables du Cameroun.

REACTIONS

Louis Paul Motaze, ministre des Finances

« Il faut pérenniser les actions sur le terrain »

La pandémie du coronavirus a eu un effet un peu déstabilisateur sur l’économie. Et s’agissant particulièrement du C2D, ça été un point central de nos discussions d’aujourd’hui. Il faut toujours qu’on rappelle comment ce mécanisme de financement fonctionne. Comment le C2D fonctionne ? Le Cameroun paye un service de la dette à la France et est appelé à respecter les échéances de remboursement de la dette. Et lorsque les sommes remboursées arrivent au niveau de la France, la France les retourne et c’est tout cela qui fait le budget qui est affecté à la réalisation des opérations, qui sont des opération extrêmement importantes que ce soit dans le domaine rural, l’agriculture, la formation professionnelle, de l’aménagement urbain etc… Il se fait que, avec la pandémie du coronavirus, les pays G20 ont pris une initiative qui est d’alléger la dette des Etats concernés. Ça d’abord été de mai à décembre 2020 et cela a été prorogé au 30 juin 2021. C’est-à-dire pendant cette période nous ne remboursons pas la dette. Du coup donc cela affecte le mécanisme du C2D, parce que si nous ne remboursons pas la dette, il n’ya rien envoyer à la France. Ce qui fait que l’évaluation que nous avons faite laisse comprendre que c’est plus de 72 milliards de Fcfa qui vont manquer à l’appel. C’est donc une conséquence extrêmement importante. Mais, il se fait que, compte tenu de l’importance des projets qui sont réalisés, de l’attente des populations, il est or des questions qu’on s’arrête sur le fait que nous n’avons pas eu les ressources grâce au mécanisme normal du financement du C2D. C’est pour cela que la réflexion va se poursuivre et les solutions doivent être envisagées pour voir comment pallier l’absence de ressource à l’allègement de la dette pour pérenniser les actions sur le terrain.

Christophe Guilhou, ambassadeur de France au Cameroun

« Le résultat est positif et très concret »

Le bilan des projets est positif. Régulièrement, les équipes travaillent au jour le jour à la fois ici à Yaoundé et sur le terrain. J’ai eu l’occasion depuis mon arrivé au Cameroun de voir comment ça se passe dans un certains nombre de capitales régionales. J’ai fait une visite il y a quelques semaines avec la ministre de l’Habitat et du Développement urbain à Bertoua pour voir concrètement ce qui est fait sur le terrain. J’ai également visité les jeunes agriculteurs à l’ouest du pays où j’ai également visité les travaux effectués dans le cadre du programme Capitales régionales de Bafoussam. Donc le résultat est positif et très concret. Il nous reste encore beaucoup de travail à faire. S’agissant des financements, nous enregistrons actuellement un retard de deux ans. On peut continuer avec des financements qui avaient été prévus il y’a quelques années, et voir comment combler ce trou de 2 ans. On sait donné quelques mois pour voir comment il faudra le faire avec la par tie camerounaise. Elle va tout de même continuer à rembourser, car c’est quelques choses de volontaire. On pourrait envisager d’autres financements complémentaires avec d’autres partenaires et institutions financières. On ne peut pas arrêter les projets en cours de réalisation, il faudra faire preuve d’imagination positive pour continuer ces projets.

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