Elle a d’ailleurs enjoint le Maire de la ville de Douala de défendre sans concession les intérêts de la ville et ceux de ces petits souscripteurs dans cette société.
Sur les 66 membres que comptent le conseil de la Communauté urbaine de Douala (CUD), plus de 55 d’entre eux ont marqué leur inquiétude sur la gestion de la Société métropolitaine d’investissement de Douala (Smid) S.A. Dans la déclaration du conseil de communauté rendue publique la semaine dernière, les membres du conseil interpellent le maire de la ville de Douala.
Au terme de la session ordinaire du 1er trimestre de l’année 2021, une session consacrée à l’examen et l’adoption du compte administratif de l’exercice clos au 31 décembre 2020, le conseil indique avoir pris connaissance de la situation qui prévaut à la Smid. Dans cette déclaration, il indique par ailleurs que : « les informations financières disponibles font état d’un résultat d’exploitation déficitaire après plus de deux ans d’activités, d’investissements à l’arrêt et sans perspective de reprises, d’une trésorerie inexistante ainsi que des charges de fonctionnement disproportionnées ». D’après le conseil de communauté, toutes ces choses ont absorbé la totalité du capital social initial et compromettent la continuité de l’exploitation de cette société.
Au regard de cette situation, le conseil réuni en session ordinaire le 31 mars dernier à Douala recommande au maire de la ville de Douala, sur le plan général de « prendre toutes les mesures indispensables en vue d’assurer la protection des intérêts de la ville de Douala dans les sociétés où elle détient des participations ». Cette recommandation contenue dans la déclaration du conseil de communauté intervient seulement quelques jours après les Assemblées générales ordinaire et extraordinaire de la Smid. Concernant, l’Assemblée générale extraordinaire de cette société, notons que les membres ont approuvé les modifications des statuts de la société qui consacrent l’ingénierie financière comme activité principale de la société conformément aux injonctions de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique Centrale (Cosumaf) et désigné 250 représentants des actionnaires, avec voix délibératives.
Concernant particulièrement la Smid, les membres du conseil de communauté ont enjoint le maire de la ville de Douala de défendre sans concession dans le cadre des procédures judiciaires en cours, d’une part, les intérêts de la ville de Douala, dont l’engagement financier direct s’élève à environ 2,5 milliards de Fcfa, et d’autre part, ceux des petits souscripteurs. Lesquels selon le conseil de communauté, avaient été convaincus par l’engagement de la CUD dans ce projet « et qui se retrouvent aujourd’hui sans perspective de retour d’investissements ».
Il est à noter que la Communauté urbaine de Douala est l’unique actionnaire de la catégorie A de la société métropolitaine. La Smid est une Société d’économie mixte de gestion patrimoniale, ayant pour objectif de mobiliser l’épargne publique devant servir au financement et à la cogestion des équipements et services nécessaires à la croissance et au développement durable de la ville de Douala via un partenariat public-privé. Le capital social de la Smid chiffré à 3,495 milliards de Fcfa est détenu à 33% par les collectivités et entreprises publiques et à 67% par les sociétés privées et particuliers. La Smid a été créée pour mobiliser des ressources indispensables au financement de son Plan directeur d’urbanisme à l’horizon 2025 d’une valeur de 1400 milliards de Fcfa, et poursuivre la transformation de la ville, pour faire de Douala une ville moderne et plus attrayante, reflétant les standards internationaux d’urbanisation.