L’audience accordée par le ministre de la Santé publique à certains de ses dirigeants le 25 mai dernier à Yaoundé, lui a permis de solliciter une exonération des taxes et la prise en charge par l’Etat des équipements médicaux attendus dans les prochains jours.
Le taux de réalisation des travaux de construction de l’hôpital de référence de Garoua, capitale régionale du Nord-Cameroun, se situe à 70%. C’est ce qu’a indiqué la délégation de l’entreprise coréenne Samsung C&T en charge des travaux au ministre de la Santé publique (Minsanté), Dr Manaouda Malachie. C’était au cours d’une audience à eux accordée, le 25 mai 2021 dans les services centraux du Minsanté à Yaoundé. Au-delà de venir faire le point sur l’état d’avancement des travaux de ce projet, Choi Heesung, project manager dudit chantier, en a profité pour faire part au gouvernement camerounais, des inquiétudes de l’entreprise sur le terrain. Celles-ci ont trait notamment à l’exonération des taxes et la prise en charge par l’Etat du Cameroun, des équipements médicaux dont les premières cargaisons sont annoncées pour des jours à venir. En guise de réponse, le ministre de la Santé publique a instruit ses proches collaborateurs d’assurer un suivi particulier de ce dossier. Ceci à l’effet de permettre le respect des délais de livraison du chantier avant la fin du mois de décembre 2021.
Selon les responsables de l’entreprise en charge des travaux, la construction des bâtiments devrait s’achever d’ici la fin du mois d’août prochain. C’est à ce moment que débutera l’installation des équipements sous la conduite des experts coréens. S’en suivra alors, une série de formations de personnels de santé au sujet de la manipulation et l’entretien desdits équipements médicaux. L’entreprise entend ainsi respecter une des clauses de son cahier de charges, qui consiste au transfert effectif de technologie pour l’autonomie fonctionnelle de cette infrastructure.
Etalé sur près de 44 hectares de surface, l’hôpital de référence de Garoua disposera d’une capacité d’accueil de 300 lits, des équipements et technologies de dernière génération en matière d’imagerie médicale, et de l’ensemble des spécialisations médicales et services, à l’exemple des urgences, chirurgie, obstétrique, laboratoire et psychiatrie, etc. Constitué d’aménagements au design futuristes, il est prévu 28 salles de consultation, cinq salles d’opération, deux d’accouchements et bien d’autres. L’ensemble desdits travaux devraient durer 24 mois pour un montant de près de 29 milliards de Fcfa. Ceci grâce aux financements d’Eximbank Corée et le gouvernement camerounais.
Mais, depuis la pose de la première pierre de ce projet par l’ex ministre de la Santé publique, André Mama Fouda au nom du Premier ministre le 26 septembre 2017, le délai de 24 mois fixé pour la réalisation du projet est largement dépassé. Pourtant, l’importance du projet dépasse amplement le cadre de la seule ville de Garoua, ou même de la Région du Nord. Le niveau de construction et d’équipement a été élaboré afin de permettre une prise en charge des cas sanitaires les plus aigus qui pourraient se poser dans les trois régions du septentrion et même dans les pays frontaliers que sont le Tchad, la RCA et le Nigeria. D’autant plus que jusqu’ici, les patients atteints de certaines pathologies doivent se faire évacuer soit à Yaoundé, Douala ou même à l’étranger. Rappelons que c’est le deuxième projet dans le domaine de la santé, après le Centre des urgences de Yaoundé (Cury) officiellement inauguré en 2015 réalisé par la Corée du Sud.
