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Les lourdeurs administratives freinent le démarrage du projet

C’est ce qu’a indiqué l’émissaire du chef de l’Etat équato-guinéen à son homologue camerounais, le 28 mai dernier à Yaoundé.

Le Cameroun et la Guinée Equatoriale travaillent à l’accélération des formalités administratives, en vue du déblocage des fonds devant permettre le démarrage effectif des travaux de construction du pont sur le fleuve Ntem. C’est ce qu’a indiqué Baltasar Engonga Edjo’o, ministre d’Etat équato-guinéen chargé de l’intégration régionale, au sortir d’une audience à lui accordée le 28 mai dernier par le président de la République du Cameroun, Paul Biya. Selon l’émissaire du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ce projet intégrateur en zone Cemac, a été au coeur de la table-ronde organisée les 16 et 17 novembre 2020 dans la capitale française par la Commission de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale Ndlr), à l’effet de lever 3,4 milliards d’euros, soit 2.227 milliards de Fcfa pour financer ses projets intégrateurs. Finalement, elle en a obtenu 2492 milliards de Fcfa, soit 265 milliards de Fcfa de plus par rapport à l’objectif fixé.

Hormis la construction du pont sur le fleuve Ntem, la facilitation du transport et la sécurité routière sur la transnationale Kribi-Campo-Bata reliant le Cameroun à la Guinée Equatoriale, ainsi que la construction d’une voie expresse de 40 km entre Lolabé (site abritant le Port en eau profonde de Kribi) et l’arrondissement de Campo, localité frontalière à la Guinée Equatoriale sont également en ligne de mire. Sauf que depuis la levée des fonds, c’est un silence total qui prévaut. La pandémie de la Covid-19 est certainement responsable de cela. A en croire les dirigeants des deux pays, il est plus que temps de remettre le projet sur les rails. D’autant plus que cette infrastructure ne va pas être bénéfique qu’au Cameroun ou encore la Guinée Equatoriale, mais également aux autres pays de la sous-région selon le ministre d’Etat, Baltasar Engonga Edjo’o, cité plus haut. « A partir d’Ouessso, Sangmélima, on arrive directement à Kribi, Bata et même si on veut continuer directement jusqu’à Libreville. Il s’agit d’un projet intégrateur qui est de la responsabilité communautaire et pas uniquement des deux pays concernés », a-t-il indiqué dans les colonnes du quotidien « Cameroon tribune ».

Quelques désaccords entre les deux pays concernés

Malgré quelques désaccords, les deux pays ont marqué leur accord pour l’aboutissement du projet le 1er février 2019 à Douala. Au cours de leur rencontre, les ministres représentant les gouvernements de la République du Cameroun et de la Guinée équatoriale ont décidé de construire sur le fleuve Ntem, un pont caisson en béton précontraint comme solution de base et un pont à structure mixte acier béton en solution variante. Cette décision a été prise après plusieurs heures d’échanges entre les deux parties. D’après les conclusions du rapport final de l’étude d’avant-projet sommaire du projet et du rapport de la réunion des experts tenue à Douala du 30 au 31 janvier 2019, le tracé retenu par le Cameroun, la variante 2 (située à 450m de l’embouchure), a été jugé incompatible avec les perspectives de développement de la ville de Campo. Idem pour la variante 1 située à 250 m de l’embouchure choisie par la Guinée Equatoriale. Malgré les désaccords soulevés au niveau des variantes, les discussions ont convergé vers une variante consensuelle qui sera développée dans la suite du projet.

D’après le communiqué final de cette rencontre, l’annexe 1 au mémorandum d’entente arrêtant le choix définitif de la variante, devrait être signé au plus tard le 15 mars 2019. Il devrait porter sur le type de pont à construire sur le corridor Kribi-Campo-Bata. Entretemps, un appel a été lancé à la Commission de l’Union africaine (UA), la Banque africaine de développement (BAD), aux partenaires bilatéraux et multilatéraux pour accroître leurs soutiens multiformes à la réalisation de ce projet intégrateur.

Les autres Etats de la Cemac associés au projet

Toutefois, sans déblocage des fonds, la réalisation du projet demeure incertaine. Pourtant, la construction d’un pont sur le fleuve Ntem « va faciliter les échanges entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale, améliorer le développement de l’activité entre eux et même au niveau de la sous-région, parce que tous les pays peuvent tirer profit de cette infrastructure qui est très importante », a-t-il expliqué. C’est la deuxième fois en l’espace de 4 mois que le ministre d’Etat équato-guinéen chargé de l’Intégration régionale est reçu par le chef de l’Etat camerounais. Sa dernière visite remonte au 18 février 2021. C’est dire l’importance que les dirigeants des deux pays accordent à ce projet. Les concertations vont s’étendre aux autres chefs d’Etat de la sous-région, a-t-on appris du représentant du président équato-guinéen. « L’entretien avec le président Paul Biya qui est par ailleurs président en exercice de la Cemac, rentre dans le cadre communautaire. Les concertations avec les autres Etats de la sous-région sont nécessaires », a-t-il laissé entendre.

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