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L’inquiétante hausse des prix des produits alimentaires

La situation est de plus en plus préoccupante dans le monde en ce qui concerne les prix des produits alimentaires dits de première nécessité (céréales, huiles végétales, sucre, viande, produits laitiers) qui ne cessent de grimper. C’est du moins ce qui ressort de la dernière édition de l’Indice FAO des prix des produits alimentaires publié le 3 juin dernier par l’instance onusienne, dont la principale mission est de contribuer à l’édification d’un monde libéré de la faim pour les générations actuelles et futures. Le rapport de la FAO suscite d’autant plus d’inquiétudes dans la mesure où, l’indice en question affiche sa plus forte hausse mensuelle et atteint son niveau le plus haut depuis septembre 2011. Les prix mondiaux des produits alimentaires ont ainsi progressé à un rythme soutenu en mai, une situation que l’on pourrait imputer en grande partie, à la crise sanitaire qui sévit dans le monde depuis un an et demi.

De manière concrète, l’Indice FAO des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 127,1 points en mai, soit 4,8% de plus que le mois précédent et 39,7% de plus qu’en mai 2020. La hausse la plus significative est à mettre à l’actif des huiles végétales qui ont vu leurs coûts grimper de 7,8% le mois dernier, principalement sous l’effet de la hausse des cours des huiles de palme, de soja et de colza. « L’augmentation des prix de l’huile de palme s’explique par la faible croissance de la production dans les pays d’Asie du Sud-Est, tandis que la forte demande mondiale prévue, en particulier dans le secteur de l’agrogazole, a tiré les prix de l’huile de soja vers le haut », souligne le rapport. Tout comme les huiles végétales, les prix du sucre et des céréales ont connu des hausses non moins importantes respectivement de 6,8% et 6% par rapport à avril. La hausse du sucre est principalement imputable à des retards de récolte et à des craintes concernant une baisse des rendements des cultures au Brésil, le premier exportateur mondial de cet aliment, tandis que ceux des céréales ont augmenté sous l’effet d’une hausse des prix internationaux du maïs, qui enregistrent une valeur moyenne supérieure extraordinairement de 89,9% à celle de mai 2020. Mais la situation pourrait connaitre une amélioration car selon la FAO, « les prix du maïs ont commencé à reculer à la fin du mois de mai, principalement en raison de l’amélioration des perspectives de production aux États-Unis d’Amérique. Les prix internationaux du blé ont eux aussi baissé en fin de mois, mais ont progressé en moyenne de 6,8% par rapport à avril, tandis que les cours internationaux du riz sont restés stables ».

Enfin, la viande avec une évolution des prix de 2,2% et les produits laitiers 1,8% en mai dernier affichent les hausses les moins importantes. Toutefois, souligne la FAO, « les prix du beurre ont, quant à eux, reculé pour la première fois depuis près d’un an, sous l’effet de l’augmentation des disponibilités exportables en Nouvelle-Zélande ».

Une fois encore, c’est l’Afrique qui s’avère être le plus grand importateur d’aliments dans le monde, qui devra malheureusement en pâtir de cette hausse. A titre d’exemple, l’Afrique subsaharienne est le premier importateur de riz de la planète et l’un des plus grands acheteurs de blé. En 2019, ces importations alimentaires ont grimpé à 48,7 milliards de dollars selon la FAO. De quoi tirer la sonnette d’alarme pour la mise en place d’une véritable politique de production locale, afin d’éviter à des centaines de millions d’individus de sombrer dans la faim dans un avenir proche.

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