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L’équation des financements des réseaux parlementaires

Outre les ressources de l’Assemblée nationale, ils comptent également sur les fonds générés par les causes qu’ils portent ou défendent. Ceux-ci ne sont pas généralement pas traçable.

Bien qu’influençant l’élaboration des politiques publiques au Cameroun, les plus de 20 réseaux parlementaires bénéficient des financements multiformes. D’après des sources bien introduites, ceux-ci recevraient des financements de l’Assemblée nationale même si les montants ne sont pas connus. Hormis l’argent qu’ils reçoivent de cette institution, ils comptent également sur les fonds générés par les causes qu’ils portent ou défendent. Certains analystes y voient un certain rapprochement avec des lobbies qui seraient en train de tirer des ficelles, en orientant les actions de ces réseaux. Tenez par exemple, le réseau sur les questions forestières porte des combats des forestiers, qui en retour, leurs octroient des financements qui ne sont généralement pas traçables. Dans le même ordre d’idées, l’ouverture d’une antenne au Cameroun du Réseau parlementaire sur la Banque mondiale et le FMI en octobre 2014, avait été encouragée par ces institutions financières. L’objectif est de faciliter et d’encourager un dialogue direct entre parlementaires et institutions multilatérales de développement « au service d’une meilleure transparence de la coopération au développement », indique la Banque mondiale. L’institution financière par le biais de sa représentation au Cameroun, dit avoir appuyé l’antenne camerounaise de ce réseau afin qu’elle puisse contribuer à sensibiliser la population sur l’action de la Banque mondiale en faveur du développement du pays. « Il est important que les parlementaires camerounais renforcent leur collaboration et leur coopération avec les institutions de Bretton Woods. Cela va nous permettre de développer les capacités au sein du Parlement et, ce faisant, d’améliorer la gouvernance publique et le contrôle de qualité parlementaire », souligne l’honorable Pauline Ndoumou, député à l’Assemblée nationale par ailleurs, présidente de l’antenne camerounaise dudit Réseau.

Selon la loi fondamentale du 18 janvier 1996 modifiée et complétée par la loi du 14 avril 2008, notamment en son article 11, « le gouvernement est chargé de la mise en oeuvre de la politique de la Nation telle que définie par le président de la République ». De ce fait, « il est responsable devant l’Assemblée nationale ». Le parlement pour sa part, au-delà de l’examen et du vote des projets de loi lorsqu’ils émanent de l’exécutif ou des propositions de loi lorsqu’elles émanent du parlement lui-même, a également pour mission de contrôler l’action gouvernementale. D’après l’article 35 alinéa 1 de la constitution ci-dessus citée, il peut procéder soit par le biais des questions écrites ou orales, ainsi que par des commissions d’enquêtes sur des objets déterminés. Si dans la pratique, la tenue des sessions du parlement au cours d’une année législative donne l’opportunité aux élus de la Nation de poser des questions écrites et orales aux membres du gouvernement sur des sujets précis, il n’en demeure pas moins vrai que ce pouvoir législatif à qui la constitution octroie la prérogative de l’initiative des lois au même titre que l’exécutif, n’a quasiment fait aucune proposition de loi. A la place, le parlement camerounais ne se contente que du vote des projets de loi émanant de l’exécutif.

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