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La nécessité de suivre les financements octroyés aux Etats africains

Au terme du 47ème sommet du G7 qui s’est achevé le 13 juin dernier à Carbis Bay au Royaume, les sept pays les plus riches du monde (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) ont pris d’importantes décisions dans l’optique de vaincre définitivement la crise sanitaire qui continue de paralyser les activités de la planète. Les responsables de ces nations industrialisées se sont également attelés à trouver les moyens pour relancer au mieux les économies. Fragilisée un peu plus sur le plan économique par cette pandémie qui n’a épargné aucun coin du globe terrestre, l’Afrique dont la grande majorité de la population vit dans la pauvreté, gardait un oeil sur cette rencontre entre nantis. Car étaient également présents dans les Cornouailles, d’autres puissances économiques à l’instar de l’Australie, l’Inde, la Corée du Sud, et l’Afrique du Sud. Au final, l’Afrique peut se satisfaire des retombées de ce sommet qui ne le concernait pas directement. En effet, au lendemain de la clôture des assises de Carbis Bay, les institutions de financement du développement (Development Finance Institutions – DFI) du G7 (Proparco pour la France, CDC pour le Royaume Uni, Jica et Jbic pour le Japon, DFC pour les Etats Unis, FinDev pour le Canada, DEG pour l’Allemagne, et CDP pour l’Italie), ont annoncé le 14 juin 2021, qu’elles s’engageaient à investir 80 milliards de dollars (43.288 milliards de Fcfa) dans le secteur privé africain au cours des cinq prochaines années. Le but étant de soutenir la reprise économique et une croissance durable sur le continent. A leurs côtés, on retrouvera la SFI (la principale institution de développement de la Banque mondiale axée sur le secteur privé dans les pays émergents), la filiale de la Banque africaine de développement dédiée au secteur privé, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) et la Banque européenne d’investissement (BEI).

Face aux besoins de financements de l’Afrique subsaharienne qui se situent à environ 425 milliards de dollars (230.016 milliards de Fcfa) pour renforcer d’ici à 2025, la lutte contre la pandémie et réduire la pauvreté dans la région, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI), cette somme s’avère encore largement insuffisante. Mais c’est tout de même un pas important dans la lutte contre le sous-développement. Car comme l’a déclaré le ministre britannique pour l’Afrique, James Duddridge, « cet investissement permettra de créer des emplois, de stimuler la croissance économique, de contribuer à la lutte contre le changement climatique et de combattre la pauvreté. Il intervient à un moment crucial où le continent reconstruit ses économies, gravement touchées par le Covid-19 ».

Si on peut saluer l’obtention de ces financements en provenance des pays industrialisés visant à assurer la relance économique post-Covid-19 de l’Afrique, il y a tout de même lieu de s’interroger quant à leur impact sur la vie des populations. En effet, connaissant la mal gouvernance caractérisée dans bon nombre d’Etats africains par la corruption et les détournements des fonds publics, il y a de fortes chances que ces fonds ne satisfassent pas les objectifs pour lesquels ils sont consentis à la base. Le cas du Cameroun avec l’actuel scandale du « covidgate », qui met en cause la gestion opaque d’une enveloppe de 180 milliards de Fcfa liée à la lutte contre le coronavirus, est encore suffisamment parlant. D’où la nécessité pour les pays donateurs de mettre en place de véritables mécanismes de contrôle et de suivi, quant à l’utilisation des fonds octroyés. Ceci pour éviter que l’argent ne finisse dans les poches de quelques gestionnaires véreux.

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