La problématique était au coeur d’un atelier de formation organisé à cet effet le 15 juin 2021 à Douala.
Le débat autour du Fonds de refinancement des Etablissements de microfinance (EMF) du Cameroun ne date pas d’aujourd’hui. Cela fait déjà plusieurs années, que les patrons de microfinance du Cameroun tentent de convaincre le gouvernement camerounais, à travers le Ministère des Finances, pour mettre en place un fonds de refinancement pour les EMF. Plus proches de la population, ceux-ci pensent qu’il est indispensable de leur accorder des financements nécessaires, pour répondre aux attentes de leur clientèle de plus en plus nombreuse.
Avec la crise sécuritaire au Nord-Ouest et au Sud-Ouest (Noso) ainsi que la pandémie à Coronavirus (Covid-19) qui a eu un impact considérable sur l’activité des microfinances, le gouvernement à juger opportun de relancer le débat sur le fonds de refinancement des EMF. Ce qui d’après les patrons des microfinances locales, tombe à point nommé. « C’est un vieux thème et on a l’impression qu’actuellement on va entrer dans le feu de l’action », s’est exprimé Bernadette Nadège Simbafo, Directrice générale de la Société financière africaine (Sofina) S.A. Lors de l’atelier de concertation avec la profession sur la mise en place d’un fonds de refinancement des EMF au Cameroun, elle s’est réjouit de l’intérêt du ministère des Finances (Minfi) eu égard de la situation des EMF.
« Cet atelier est initié dans l’optique de regrouper les attentes des EMF afin de comprendre leur fonctionnement, et de mettre en place des mesures adaptées pour une meilleure pratique de leur activité », a dit Hayatou Sanda, chef de Division de la microfinance (DMF) au Minfi. Le fonds de refinancement des EMF, devra donc permettre à ces institutions financières, de recourir à une trésorerie suffisante pour financer les projets de leur clientèle.
La rencontre du mardi 15 juin 2021 visait donc à identifier toutes les stratégies actuelles de refinancement des EMF, leurs limites et opportunités pour atteindre le renforcement de la stabilité du secteur, afin de faire des EMF du Cameroun des structures « financièrement durables » et « structurellement performantes ». Pour le Minfi, il était donc ainsi question : d’explorer des passerelles nouvelles moins atones aux dynamiques impulsés dans le secteur ; de trouver des mécanismes plus propices au refinancement des EMF et une offre de financement en phase avec les attentes des segments cibles de la clientèle des EMF ; d’analyser les voies et moyens susceptibles de « nous mener » vers une stratégie de refinancement et du développement durable du secteur de la microfinance…
Au cours de cet atelier, les patrons des EMF présents ont axé leur réflexion sur les thèmes suivants : « stratégies actuelles de refinancement des EMF » ; « réseaux d’EMF : solidarité financière, modalités et défis de refinancement des caisses affiliées » ; « programmes et projets à composantes microcrédits : conditionnalités et opportunités » ; « fonds de refinancement : orientations stratégiques, structurations, mécanismes et modalités d’interventions ».
Pour l’Association des Etablissements de microfinance du Cameroun (Anemcam), le fonds de refinancement des EMF est un sujet qui les tient à coeur. De plus, les microfinances font face à de nombreux défis. Et selon elles, les différentes crises que traversent actuellement le pays ne les « aident pas à véritablement avancer sur tous les angles », car elles ont besoin « du soutien indéfectible du gouvernement camerounais ».