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Les explications du Minfi aux députés

Le ministre des Finances Louis Paul Motaze, a saisi l’occasion de son passage au Parlement, pour donner plus d’explications sur certains sujets.

Le président Paul Biya a ratifié l’ordonnance du 26 mai 2021 portant modification et complétant certaines dispositions de la loi de Finances 2021. Cette ordonnance qui avait été préalablement adoptée au parlement, a donné l’occasion au ministre des Finances (Minfi) Louis Paul Motaze, d’expliquer aux « élus du peuple » camerounais, les innovations de l’ordonnance suscitées lors de son passage le 18 juin 2021.

Le Refinancement de l’Eurobond

Lors de son passage face aux députés, le Minfi qui a séjourné quelques jours à Paris, a expliqué que l’emprunt pour lequel il a été mandaté par le chef de l’Etat ne constitue en rien un nouvel emprunt. « Nous n’allons pas à Paris pour chercher 450 milliards de Fcfa qui vont s’ajouter aux premiers 450 milliards de Fcfa. Nous n’allons pas prendre une nouvelle dette », a déclaré Louis Paul Motaze aux députés. Face aux « élus », l’argentier national a révélé que « ce type d’opération reste confidentielle jusqu’à son aboutissement ».

Néanmoins, LFA a appris que l’eurobond du Cameroun arrivant à échéance à partir de 2023, le pays s’est préparé à le rembourser. Pour ce faire, l’alternative choisie a été le refinancement de cette dette par l’émission d’un nouvel emprunt sur le même marché. Ce sera sa deuxième sortie sur le marché financier européen, cette fois, avec pour objectif de capter 450 milliards de Fcfa, soit l’équivalent du principal de l’eurobond de 2015. Il était alors de 375 milliards, mais avait été revu à 450 milliards après le changement de devise de l’encours de la dette du dollar en euro. Prévu pour la fin du mois de Juin, les préparatifs sont montés d’un cran au ministère des Finances depuis la signature de l’ordonnance autorisant Louis Paul Motaze, à émettre ce prêt de long terme sur le marché des capitaux européens.

Dette publique

Lors de son passage, le Minfi a tenu à rassurer les locataires de la chambre basse du Parlement sur la viabilité et la soutenabilité du niveau de mobilisation des ressources du pays. Pour l’argentier national, « le taux d’endettement du Cameroun qui s’élève à 40% du Produit intérieur brut, reste largement en deçà du seuil d’endettement recommandé par les critères de convergence de la zone Cemac fixés à 70 % du PIB ». De plus, a-t-il ajouté, « le Cameroun honore régulièrement les échéances de sa dette en dépit d’un contexte de marasme économique mondial couplé à un environnement national complexe où les autorités font face à d’importants défis sanitaires et sécuritaires ». Un discours de Louis Paul Motaze suivi avec attention par les députés.

Selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA), les chiffres sont passés de 900 milliards de Fcfa en 2006, à plus de 11.000 milliards de Fcfa en 2021, soit plus de 40 % du PIB en 15 ans. A l’origine de cette hausse du niveau d’endettement en si peu de temps, apprend-on, les décaissements liés au dernier Programme économique et financier (PEF) avec le Fonds monétaire international (FMI), les émissions de titres publics, l’accélération des travaux relatifs aux grands projets d’infrastructures. Et aussi la pandémie de coronavirus. Face à cette crise sanitaire, de nombreux Etats ont recours à un endettement massif, pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la pandémie et surtout relancer les économies. Or de l’avis du Minfi, le Cameroun n’a pas dérogé à la règle. Yaoundé a dû frapper à la porte des guichets internationaux pour résoudre nombre de problèmes. Tout en se fixant une limite : maintenir à tout prix la soutenabilité et la viabilité de la dette publique.

Le prix du passeport

Louis Paul Motaze a également eu l’occasion de se prononcer sur l’augmentation du prix du passeport devant les élus du peuple. Face à la Commission des finances et du budget, l’argentier national a révélé que la hausse du prix du passeport résulte des dépenses que va engager le prestataire pour sa confection, car ces dépenses ne proviendront plus de l’Etat conformément aux dispositions nouvelles que prévoit l’ordonnance du 7 juin 2021. « Je crois que la chose la plus importante est de dire que le passeport va se faire sous un nouveau régime. Le régime du partenariat public-privé. C’est-à-dire que vous avez un prestataire qui va engager des dépenses pour la production du passeport. Personne ne va venir faire des dépenses pour vos beaux yeux. Donc ce prestataire a besoin d’être rémunéré sur la base du travail qu’il a fait et du fait qu’il a engagé ses propres dépenses. Donc, ce n’est plus l’Etat qui dépense, c’est le prestataire qui dépense son argent et qui a besoin d’être rémunéré », a expliqué le membre du gouvernement.

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