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Les enjeux du redémarrage du projet

La correspondance du ministre d’Etat, secrétaire à la présidence de la République adressée le 14 juin dernier à son collègue des Services du Premier ministre à cet effet, soulève certain nombre de questionnements.

Le gouvernement camerounais aurait-il finalement attribué à nouveau le projet minier de Mbalam, à l’entreprise australienne Sundance Resources qui a décidé de porter son litige contre le Cameroun devant la Chambre de commerce internationale (CCI) pour arbitrage ? Telle est la question qui taraude les esprits depuis la correspondance du ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République (Sgpr) adressée le 14 juin 2021 à son collègue des Services du Premier ministre (SPM). Dans celle-ci, Ferdinand Ngoh Ngoh dit répercuter « les très instructions de monsieur le président de la République qui autorise en liaison avec le ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt), la signature d’un mémorandum d’entente pour la construction de la voie ferrée reliant Mbalam au Port en eau profonde de Kribi (soit une distance de 510 km) », peut-on lire de ladite correspondance qui elle-même porte sur la relance du projet de fer de Mbalam en coopération avec la République du Congo.

MYSTÈRE SUR L’IDENTITÉ DE L’ENTREPRISE DÉSORMAIS EN CHARGE DU PROJET

Bien que la correspondance du Sgpr garde tout le mystère sur l’identité de l’entreprise avec laquelle l’Etat du Cameroun va signer le mémorandum d’entente susmentionné, on se souvient encore de cette déclaration du ministre des Mines, de l’Industrie et du développement technologique (Minmidt), qui au sortir de son audition de décembre 2020 devant les députés de la Commission des Finances et du budget de l’Assemblée nationale, dans le cadre de la défense de l’enveloppe allouée à son département ministériel pour l’exercice en cours. Ce dernier à en croire l’agence « Ecofin », aurait indiqué que « la finalisation, en 2021, du dossier relatif à la sélection des partenaires technico-financiers pour l’exploitation de la mine, la construction du chemin de fer, la construction du terminal minéralier et les acheteurs du minerai de fer issu de la mine de Mbalam, au Cameroun, et de Nabeba, au Congo ». Sans plus de détails, le ministre a précisé que le gouvernement va travailler sur ce projet avec un « consortium formé de cinq sociétés d’Etat chinoises », apprend-t-on de la même source. Ce qui a inquiété Sundance Resources limited qui a immédiatement entamé des négociations avec le Cameroun. Giulio Casello espérait un arrangement à l’amiable avec le gouvernement camerounais. « Dans le cas du Cameroun, nos bonnes relations de longue date avec le gouvernement continuent de nous faire espérer qu’une résolution à l’amiable de notre réclamation pourra être obtenue, sans qu’il soit nécessaire de recourir à l’arbitrage international », est-il cité par «Ecofin » sus cité. Sauf que l’Etat camerounais a visiblement entrepris d’autres options.

L’ÉQUATION DU FINANCEMENT

Selon des sources dignes de foi, le financement des infrastructures à mettre en place dans le cadre de l’exploitation du fer de Mbalam était le principal frein à l’avancement du projet depuis plusieurs années. S’adressant à ses investisseurs lors de l’Assemblée générale annuelle de l’entreprise Sundance Resources qui s’est tenue ce 30 novembre 2015 en Australie, Giulio Casello, son directeur général, avait annoncé que le gouvernement camerounais, son partenaire dans le projet d’exploitation du gisement de fer de Mbalam (situé à l’Est du Cameroun), était proche d’un accord avec l’opérateur chinois qui construira le chemin de fer reliant cette localité au port d’évacuation de Kribi. L’année suivante, c’est-à-dire en 2016, le gouvernement prévoyait dans le cadre de Programme économique, financier, social et culturel, contracter des prêts-projets pour un montant d’un peu plus de 500 millions de dollars américains. L’entreprise australienne, premier développeur du projet, avait alors contacté l’entreprise chinoise China Ghezouba pour réaliser cette ligne de chemin de fer sur financement chinois sous forme de prêt souverain accordé au Cameroun. Des indiscrétions font état de ce que le groupe chinois pourrait bien être celui qui reprendrait le projet de Mbalam au détriment de l’entreprise australienne Sundance qui dans cette hypothèse, réclame 8,76 milliards de dollars au Cameroun, soit un peu plus de 4700 milliards de Fcfa.

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