Vous êtes ici
Accueil > Banque, Bourse, Finance > Finance > 375 milliards de Fcfa pour quatre ans

375 milliards de Fcfa pour quatre ans

Adopté le 20 juillet 2021, cette enveloppe devrait permettre au pays de mener un programme avec le FMI qui tient sur cinq piliers.

Dans un communiqué rendu public le 29 juillet 2021, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a annoncé avoir approuvé un accord de 689,5 millions de dollars au titre de la Facilité élargie de crédit ”FEC” et du Mécanisme élargi de crédit (Medc) en faveur du Cameroun. D’un montant de 483 millions de DTS, (soit 175 % de la quote-part du pays),ce prêt vise à accompagner le programme de réformes économiques et financières du pays. Selon Louis Paul Motaze, le ministre des Finances, la mise en oeuvre de ce nouveau programme permettra d’amorcer la reprise économique à partir de cette année 2021 et d’atteindre une croissance forte, soutenue et inclusive, adossée à des financements adéquats et une politique budgétaire compatible avec la lutte contre la Covid-19.

Selon le FMI, le nouveau programme s’appuie sur cinq piliers. Ces derniers visent à atténuer les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie de Covid-19, tout en assurant la viabilité intérieure et extérieure. Il s’agit également : de renforcer la bonne gouvernance et améliorer la transparence et la lutte contre la corruption; accélérer les réformes budgétaires structurelles afin de moderniser les administrations fiscales et douanières, de mobiliser des recettes, d’améliorer la gestion des finances publiques, d’accroître l’efficience des investissements et de réduire les risques budgétaires liés aux entreprises publiques ; renforcer la gestion de la dette et réduire les facteurs de vulnérabilité de la dette ; et mettre en oeuvre des réformes structurelles pour accélérer la diversification économique tirée par le secteur privé et rendre le secteur financier plus résilient. « La pandémie de Covid-19 a aggravé les défis de développement du Cameroun et a suscité des inquiétudes quant à ses perspectives de croissance et sa situation extérieure et budgétaire. Dans ce contexte, le financement au titre des accords de la FEC et du Medc soutiendrait les efforts des autorités pour parvenir à une reprise post-pandémie rapide, renforcer la viabilité extérieure et budgétaire à moyen terme et mettre en oeuvre leur programme de réformes structurelles vers une croissance soutenue, plus inclusive et diversifiée. Une mise en oeuvre effective et résolue des réformes des autorités, notamment pour renforcer davantage la transparence, la bonne gouvernance et le cadre de lutte contre la corruption, est essentielle pour contribuer à catalyser des financements supplémentaires des donateurs », a déclaré Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint du FMI et président par intérim à l’issue des délibérations du conseil d’administration.

Vents favorables

En effet, ce nouvel accord avec l’institution financière arrive à un moment où le PIB réel devrait connaitre une baisse de 1,5%, contre une projection en Octobre 2020 de 2,8%. Alors que les activités non pétrolières dans le commerce, les transports et le tourisme ont été limitées par le confinement et les mesures de distanciation sociale, la production pétrolière, l’agriculture et la construction sont restées résilientes. Dans le même contexte, l’inflation est restée inférieure à 3,0 % malgré les pressions à la hausse des prix des denrées alimentaires. Le déficit budgétaire quant à lui a été contenu à 3,6% du PIB en 2020, un niveau inférieur à celui de la loi de Finances rectificative (LFR). Le déficit du compte des transactions courantes de 2020 pour sa part, s’est réduit en raison d’un niveau d’exportations non pétrolières plus élevé que prévu. Le crédit à l’économie aussi s’est légèrement accéléré en 2020, tandis que les avoirs extérieurs nets (AEN) ont baissé.

Par ailleurs, les perspectives à court terme restent très incertaines et sont fortement tributaires de la mise en oeuvre par les autorités, des engagements pris dans le cadre du programme. Une reprise progressive pourrait porter la croissance du PIB à 3,6 % en 2021 et à 4,6% en 2022. L’inflation devrait se maintenir au-dessous de 3% et le solde budgétaire devrait s’améliorer graduellement. La dette publique totale et le ratio dette extérieure/PIB devraient diminuer graduellement après 2021. Les perspectives de croissance à moyen terme restent positives, portées par la mise en oeuvre de la Stratégie nationale de développement pour 2020-30 (SND30), de grands projets d’infrastructure et le redressement économique des partenaires commerciaux.

Laisser un commentaire

Top