La suspension du pays a été levée le 23 juillet 2021 par le Conseil d’administration de cette instance.
Le Cameroun a retrouvé sa casquette de membre de l’Initiative de transparence dans les industries extractives (Itie). Le Conseil d’administration de cet organe chargé d’assurer la conduite de la réalisation des audits des comptes, des industries extractives par des cabinets internationaux, vient de réintégrer le pays dans ce cercle très restreint. « Conformément à la norme Itie, il a été convenu que la suspension serait levée si le Conseil d’administration de l’Itie se satisfait du fait que le rapport en suspens a été publié dans les six mois suivant la date limite. Le secrétariat est en mesure de confirmer que le Cameroun a publié son rapport Itie de 2018 le 30 juin 2021. Ainsi, la condition pour la levée de la suspension a été satisfaite », précise la décision du Conseil d’administration. La levée de la suspension décidée par le Conseil d’administration de l’Itie permet de redorer le blason du Cameroun à l’international. Celle-ci « (…) réaffirme la place du Cameroun dans le prestigieux club des pays cherchant à améliorer leur climat des affaires, en favorisant la transparence dans les secteurs pétrolier, gazier et minier », soutient le ministre Dodo Ndoké, vice-président du comité Itie au plan local. Cette réhabilitation fait suite de la publication en juin dernier par le Comité nationale de suivi de Itie du rapport 2018. Selon ledit rapport, les paiements en numéraire effectués par les sociétés extractives ont atteint un montant de 134,99 milliards de Fcfa, tandis que les paiements en nature effectués au cours de la même période, ont été valorisés à un montant de 628,96 milliards de Fcfa, portant le total des paiements effectués par les entreprises extractives au cours de 2018 à une valeur de 763,95 milliards de Fcfa. Par ailleurs, le rapport précise que « les entreprises pétrolières représentent la majeure partie de ces paiements avec une part de 93,43%. La SNH, la DGI et la DGD représentent les principales destinations de ces paiements avec respectivement des parts représentant 78,81%, 14,99% et 4,64% », indique le document dont LFA a obtenu copie.
En ce qui concerne la contribution du secteur extractif dans le budget de l’Etat, ce 13ème rapport réalisé par le cabinet BDO Tunisie Consulting, indique que « le secteur extractif a généré pour l’État des revenus budgétaires de 568,32 milliards de Fcfa (771,85 millions de USD), contre 441,97 milliards en 2017 représentant 93,91% du total des paiements effectués par les sociétés extractives au cours de la même période ».
Créée par l’ex-Premier ministre britannique Tony Blair à Johannesburg en Afrique du Sud en septembre 2002, l’Itie a pour missions d’élaborer le plan d’actions gouvernemental pour la mise en oeuvre des principes de l’Itie et de veiller à son application, d’assurer la conduite de la réalisation des audits des comptes des industries extractives par des cabinets internationaux, de veiller, au moins une fois par an, à la confection par un cabinet spécialisé indépendant dit administrateur Itie, d’un état de concordance des paiements effectués par les industries extractives, au profit de l’Etat et des sommes effectivement enregistrées dans la comptabilité de l’Etat.