A quelques semaines de la prochaine rentrée scolaire, ces structures ne cessent de multiplier des opérations de charme vis-à-vis de la clientèle qui est dans l’embarras du choix.
Passé la publication des résultats des examens officiels de l’année scolaire écoulée, la saison de la promotion du crédit scolaire par les banques et les établissements de microfinance (EMF) est lancée. L’objectif visé ici, c’est d’attirer environ 6 millions de potentiels clients à leur cause. Le montant de ce prêt à court terme destiné au financement des études notamment le paiement des frais de scolarité, d’équipement et bien d’autres, est fonction du salaire du demandeur. Dans certaines structures de crédit, il varie de 100.000 à plus de 10 millions de Fcfa, remboursables sur une durée de 3 mois au minimum à 11 mois au maximum. Société générale Cameroun fixe à 200.000 Fcfa, le montant minimum de prêt au taux d’intérêt de 10%. Des conditions préférentielles plus favorables peuvent être accordées à certains clients dans le cadre d’un protocole. A la Banque Atlantique par contre, le taux d’intérêt du crédit scolaire est de 12% hors taxe par an remboursable sur une durée minimum de 3 mois. Toutefois, ce taux d’intérêt peut aller bien au-delà au niveau des établissements de microfinance (EMF) où il peut atteindre 24%. Avec ses 380.000 clients et 37 agences, la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec) avait déjà octroyé un peu plus de 21 milliards de Fcfa de crédit scolaire (Cresco) à 36.000 clients en 2017 d’après des sources bien introduites.
La procédure
Est éligible au crédit scolaire, le salarié de la fonction publique ou d’une entreprise publique ou privée agréée par une banque ou un établissement de microfinance. Au-delà d’avoir un compte domicilié dans une des structures de crédit sollicitées, le demandeur doit fournir un dossier comportant outre une demande manuscrite, une photocopie de sa pièce d’identité en cours de validité, un plan de localisation, ses trois derniers bulletins de paie, son numéro d’identifiant unique, une attestation de présence effective au poste ainsi qu’une attestation de virement irrévocable (AVI). Certaines structures à l’instar de la Banque Atlantique exigent également une assurance décès emprunteur en fonction du montant du crédit octroyé. Aussi, cette banque pose comme conditions pour l’octroi du crédit scolaire, une ancienneté minimale d’un mois pour les fonctionnaires ou de 6 mois pour les salariés du secteur privé, ainsi que des contrats à durée indéterminée (CDI) ou à durée déterminée (CDD) à l’échéance du prêt +2 mois. En cas d’approbation de la demande du demandeur, le crédit peut être disponible dans un délai de 48 heures. A la Bicec comme dans bon nombre de banques, le montant du crédit scolaire correspond à 3,5 mois de salaires remboursable en 10 mois voir plus pour certaines structures. Toutefois, les demandeurs désireux d’obtenir des montants plus importants, sont orientés vers les crédits à longue durée car, explique-t-on à la Bicec, « le montant souhaité est fonction de la durée du remboursement ».
Des grincements de dents
Cependant, certains clients des banques et des EMF ne voient pas le crédit scolaire d’un bon oeil. « Ce sont des bandits de grand chemin. J’ai obtenu un crédit scolaire dans une banque de la place l’année dernière, et je devais être débité de 38.500 Fcfa par mois pour rembourser ma dette. Mais, curieusement, j’ai été débité de plus de 43.000 Fcfa par mois. Lorsque j’ai posé le problème à mon gestionnaire, il n’a pas pu m’expliquer clairement la situation. C’est vraiment traumatisant au point où j’ai choisi d’autres options pour régler le problème de la scolarité de mes enfants », explique Daniel O, client dans une banque de la place. D’autres clients rencontrés, se disent très satisfaits du crédit scolaire obtenu auprès de leurs banques. Entretemps, les parents ne répondant pas aux critères fixés par les banques et EMF, ont davantage recours aux tontines ou à leurs épargnes.