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Une concurrence stérile pour les consommateurs

Malgré la présence de plusieurs cimenteries, les prix demeurent élevés tandis que la spéculation des produits dicte sa loi.

L’annonce de l’implantation d’une nouvelle cimenterie dénommée Société internationale de ciment (SIC) au Cameroun, est sans doute une bonne nouvelle pour le pays pour la simple raison qu’elle va certainement créer de la richesse et des emplois. Cependant, les consommateurs ne semblent pas enthousiastes quant à la venue d’un nouvel opérateur dans le marché du ciment dans le pays. La plupart des personnes contactées pensent que cette apparition dans un marché déjà fortement concurrentiel, ne va en aucun cas impacter le prix du sac toujours cher et même rare parfois. Or, le ciment fait partie des produits dont les prix sont homologués comme l’a fait savoir le ministre camerounais du Commerce (Mincommerce) dans sa correspondance du 29 juin dernier adressée au directeur général de Cimencam, lorsque cette entreprise comptait porter à la hausse le prix de son sac de ciment du fait de la surenchère des intrants et autres coûts de production. Dans un autre communiqué du 28 juillet 2021, le Mincommerce indique clairement que le prix du sac de ciment de 50 Kg varie de 4300 à 4600 Fcfa sur le marché de Douala et 4600 à 4900 Fcfa sur celui de Yaoundé.

Pourtant, la concurrence du marché a fait penser à une baisse significative du coût de ce produit très prisé dans le domaine de la construction. Que non ! Au sortir de son audience avec le chef de l’Etat, Paul Biya, le 23 juin dernier à Yaoundé, Aliko Dangote a dit vouloir doubler la production de son entreprise de manière à satisfaire la demande locale de plus en plus en hausse du fait des chantiers de construction des particuliers, des projets structurants etc. Selon lui, cela aura un impact sur le prix du sac de ciment.

Depuis la survenue du premier cas confirmé de Coronavirus au Cameroun, les cimenteries présentes ont immédiatement pris des mesures adéquates afin d’en limiter la propagation sans toutefois cesser leurs activités. « Malgré la crise sanitaire de la Covid-19, Cimencam tourne à plein régime dans le respect des mesures gouvernementales », a indiqué l’entreprise le 17 avril 2020 sur son site web. A cette date, 53% de son personnel était présent sur le site de l’usine de Douala-Bonabéri tandis que 23% du personnel administratif était en mode télétravail, a-t-on appris. Dangote Cement n’est pas resté en marge. « Depuis le début de la pandémie, nous avons été proactifs dans le déploiement des mesures visant à protéger non seulement nos employés, clients, fournisseurs et communautés. Nous avons mis sur pied des protocoles rigoureux dans nos opérations à travers le continent. Nous suivons l’évolution des marchés en fonction des directives des autorités des pays dans lesquels nous sommes présents », indique le cimentier africain. La filiale camerounaise du groupe de cimenteries Dangote, ouverte officiellement en 2015, est devenue en 2020, la troisième en termes de ventes. Selon les données de la multinationale, sur des ventes totales du marché camerounais estimées à 3,5 millions de tonnes, Dangote Cameroun a vendu 1,3 million de tonnes de ciment en 2020, en hausse de 17,2% par rapport à l’exercice 2019. Une performance atteinte grâce à une implication de Dangote Cement Cameroon sur les projets de construction d’infrastructures en rapport avec la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football que le pays abrite en 2022. D’autre part, le Cameroun figure dans le top 3 des filiales africaines les plus performantes du cimentier nigérian Dangote. Si sa mise sur pied était effective, la SIC deviendrait le sixième opérateur sur le marché local d’environ 6 millions de tonnes par an après Les Cimenteries du Cameroun (Cimencam), filiale du groupe Lafarge-Holcim, le nigérian Dangote, le turc Eren Holding, le marocain Cimenterie d’Afrique (Cimaf) et Mira Company.

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