Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2021) tenu le 17 août dernier à Yaoundé, est en quelque sorte venu dissiper les doutes des Camerounais autour de l’organisation de cet événement footballistique international par leur pays. Le peuple camerounais a désormais plus ou moins la certitude, que la plus grande compétition sportive du continent va se dérouler sur le territoire national du 9 janvier au 6 février 2022. La cérémonie riche en sons et en couleurs, a ainsi donné un aperçu de ce que sera cette importante fête non seulement sportive, mais aussi culturelle.
Mais qu’il aura été long et tortueux pour le Cameroun, ce chemin menant à l’organisation de sa deuxième CAN ! Un tournoi que le pays n’avait plus abrité depuis 1972. Or, entre temps, des Nations comme le Nigeria, l’Egypte, le Ghana, la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Gabon et même la petite Guinée Equatoriale l’ont accueilli au moins deux fois. Pour mémoire, c’est le 21 septembre 2014, à Addis-Abeba en Ethiopie, que le Comité exécutif de la CAF avait désigné le Cameroun pour organiser la CAN 2019. Mais le retard pris dans les travaux de construction des infrastructures, notamment les stades de football, avait amené l’instance faitière du football africain, à lui retirer l’organisation de la compétition pour la confier au pied levé à l’Egypte. Certes, la dégradation de la situation sécuritaire dans les deux régions anglophones, est venue elle aussi s’ajouter aux déboires du Cameroun.
Ainsi, du fait de l’insouciance ou même de l’incompétence de certains dirigeants, le pays des Lions indomptables champions d’Afrique à cinq reprises, a failli être écarté définitivement de l’organisation de ce tournoi majeur, attendue par des millions de fans depuis près de 50 ans. D’ailleurs, n’eût été la magnanimité de la CAF, cette édition 2021 repoussée en 2022 à cause du Covid-19, se serait déroulée en Côte d’Ivoire comme initialement prévu. Mais par un jeu de chaises musicales et contre la règlementation, cette dernière s’est plutôt vu attribuer l’organisation de la CAN 2023 à la place de la Guinée Conakry qui doit quant à elle désormais attendre 2025, pour être l’hôte de la compétition pour la toute première fois de son histoire.
Mais aussi curieux que cela puisse paraitre, les responsabilités n’ont jamais été établies au sujet du retrait de la CAN 2019 au Cameroun, alors que ce dernier a eu cinq ans pour se préparer. Et Comme si de rien n’était, la vie a continué son cours normal. Et pire encore, alors que les travaux de certains sites (Olembe, Bafoussam et Garoua) semblaient battre de l’aile, des rumeurs sur un énième retrait de la compétition au Cameroun ont à nouveau refait surface. Avec les risques d’une autre humiliation que cela comporte pour le pays. Le dernier fait en étant l’ajournement de la cérémonie de tirage au sort qui devait se tenir dans un premier temps le 26 juin dernier.
En tout état de cause, passée la compétition, tous ceux impliqués dans l’organisation de cette CAN devront rendre compte sur l’utilisation des sommes mirobolantes investies par l’Etat pour accueillir cet évènement. Et ils sont déjà nombreux qui prient pour que les Lions indomptables remportent le trophée, afin de détourner les Camerounais du vrai débat.