C’est la principale information issue de la réunion relative à ce sujet présidée par Hervé Ndoba, le Minfi de la RCA.
La République centrafricaine veut booster son activité sur le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique central (Beac). C’est du moins la trame de fond de la réunion tenue à Bangui sous la présidence du ministre centrafricain des Finances, Hervé Ndoba, le 10 septembre 2021. Selon l’argentier du pays de « Zo Kwe Zo », cette rencontre visait essentiellement à dresser un état des lieux, des activités d’émissions des titres publics, qui devait permettre d’évaluer, d’analyser de manière holistique, les paramètres de cette activité de levée de fonds, sur le marché financier national et sous- régional. Faisant l’état des lieux de la situation annuelle, il en est ressorti que les émissions de titres publics réalisées au cours des trois premiers trimestres de l’année 2021, s’élèvent à 51,5 milliards de Fcfa, « ce qui n’est pas rien, au regard de la tension de trésorerie exceptionnelle du pays », a commenté un cadre des finances centrafricaines qui reste néanmoins objectif et pense que la pente peut être redressée.
Les faiblesses
Les travaux de ladite réunion ont donné l’opportunité aux intervenants de faire des analyses rétrospective et prospective sur les procédures et processus de financement de l’Etat, par le truchement de moyens innovants, à savoir l’émission des titres publics à des taux très concessionnels, à l’échelle nationale et sous- régionale. Des discussions qui ont eu lieu, l’on pointerait quelques faiblesses qui ont émaillé l’exercice 2021. Il s’agissait entre autres, de la faiblesse d’analyse des coûts financiers des opérations d’émission, de l’absence de la cartographie des souscriptions.
En vue de corriger les imperfections observées lors de la pratique des émissions des titres publics jusqu’à ce jour , « il a été recommandé vivement de sortir du système de revolving qui, au fait, constitue une entrave à la mobilisation satisfaisante de financements, non seulement pour combler le gap budgétaire, mais également pour mettre sur pieds ,des projets d’investissement susceptibles de générer des intérêts, aux fins du remboursement à bonne date, de définir une méthodologie de travail claire, de pousser des analyses pointues afin de mieux aller sur le marché financier », a déclaré l’argentier à la presse locale.
Quid de la soutenabilité de la dette?
Par ailleurs, la question du risque du surendettement a été débattue. A ce sujet, le ministre des Finances a bien voulu attirer l’attention des responsables impliqués dans le processus de l’emprunt, à beaucoup de prudence, en vue de pouvoir bien s’assurer de l’aspect soutenabilité de la dette autrement dit, de la capacité de l’Etat à emprunter pour ses besoins multiformes et de rembourser les prêts sans impacts négatif sur le fonctionnent efficient et efficace des finances publiques. Alors, « le gouvernement se doit de tenir compte de la soutenabilité budgétaire de tous ses engagements financiers dans l’optique de lui éviter tout risque de défaut de paiement, et de toujours garder une bonne signature auprès de la planète finance », a indiqué Hervé Ndoba.
En effet, la République centrafricaine a pour la première fois de son histoire récente, procédé à l’émission des titres publics en novembre 2011. Les différentes crises politico-militaires récurrentes que le pays a endurées et empirées par les effets pervers de la Covid-19, ont engendré d’énorme déficit budgétaire, poussant ainsi les pouvoirs publics à aller vers les guichets bons marchés qui s’offrent à l’Etat.