Marcos Poplawski Ribeiro, le représentant-résident du Fonds monétaire international a confirmé les analyses de l’AVD lors de ses adieux dans le pays d’Ali Bongo après y avoir séjourné quatre années.
Après avoir passé quatre années à travailler aux côtés des autorités gabonaises pour la mise en oeuvre des projets structurant pour le développement du pays, Marcos Poplawski Ribeiro, le représentant-résident du Fonds monétaire international (FMI) a quitté le pays d’Ali Bongo en mi-septembre 2021. « Après quatre années passées au Gabon, Marcos Poplawski Ribeiro a remercié les autorités gabonaises et a indiqué qu’il pourrait se rendre bientôt, sur Washington afin de travailler avec la Tanzanie », a indiqué le FMI dans un communiqué. Sans omettre de saluer le travail du gouvernement dans la planification et la gestion des projets en cours de réalisation, « la collaboration entre le Gabon et le Fonds Monétaire International est toujours autant au beau fixe ». Lors de ses quatre années passées au Gabon, Marcos Pawlowski Ribeiro a supervisé la mise en oeuvre de l’accord de prêt triennal de 642 millions de dollars (357 milliards de Fcfa) conclu en juin 2017, et négocié le nouveau prêt triennal de 553 millions de dollars (307 milliards de Fcfa) conclu en juillet 2021. Au sortit de l’audience, le Premier ministre gabonais Rose Christiane Ossouka Raponda, a rendu un hommage appuyé à M. Pawlowski-Ribeiro. « Nous garderons en mémoire son grand professionnalisme et ses qualités humaines », a-t-elle déclaré à la presse locale, en faisant observer que « les relations entre le Gabon et le FMI sont aujourd’hui très étroites et empreintes d’une grande confiance réciproque ». Pour sa part, Marcos Poplawski Ribeiro s’est dit satisfait des avancées réalisées au Gabon en termes de gouvernance. Interrogée sur la dette du pays, l’ancien représentant résident du FMI l’a qualifié de viable, « malgré son taux qui est maitrisable ».
Dette jugée soutenable
Cette assertion corrode avec ceux qui ont été employé dans le document de l’Analyse de viabilité de la dette (AVD) réalisé par les services du FMI. D’après l’AVD, la dette publique du Gabon estimée à 6824 milliards de Fcfa (à fin 2020) reste « viable, mais les risques sont considérables et se sont amplifiés dernièrement, comme en témoigne l’accumulation récente d’arriérés ». « En l’absence de chocs défavorables ou de dérapages, la consolidation budgétaire envisagée sera suffisante pour placer la dette sur une trajectoire résolument descendante. Toutefois, les besoins de financement et le service de la dette resteront élevés à moyen terme, ce qui limitera la marge de manoeuvre budgétaire et mettra en évidence les risques de refinancement », a indiqué le Fonds.
Aujourd’hui la dette publique du Gabon représente 77,4 % du PIB (contre 59,8 % en 2019). « Dans le scénario de référence, la dette publique tombera à environ 56,7 % du PIB d’ici à 2026, sous l’effet de l’ajustement budgétaire en cours et d’une stratégie d’emprunt prudente. Les tests de résistance indiquent que le niveau de la dette publique reste soutenable dans les scénarios de chocs standards. Néanmoins, les tensions sur la liquidité sont considérables, le service de la dette représentant une part importante des recettes. Des arriérés extérieurs subsistent. En ce qui concerne l’avenir, il existe des risques significatifs liés au profil de la dette, notamment la grande part que représentent la dette envers des non-résidents et la dette en monnaies étrangères. Il sera essentiel d’établir des antécédents en matière de règlement à temps des obligations au titre du service de la dette, de prendre des mesures préventives pour atténuer les risques de refinancement des euroobligations et d’adopter une stratégie crédible de gestion de la dette à moyen terme pour relever les défis posés par des besoins de financement élevés », a prévenu le Fonds.