Il s’agit du transport routier, les affaires foncières, les forces de maintien de l’ordre, les finances et la justice, selon le rapport 2020 de la Conac présenté le 23 septembre 2021.
La Commission nationale anti-corruption (Conac) a rendu public le 23 septembre 2021, le rapport 2020 sur l’état de la corruption au Cameroun. Selon ce 11ème rapport publié depuis la création en 2006, de ce bras séculier de l’Etat en matière de lutte contre la corruption, les secteurs du transport routier, des affaires foncières, des Forces de maintien de l’ordre, des finances et la justice sont les plus corrompus. Dans le détail, le secteur du transport routier occupe le haut du pavé, avec un taux de dénonciations se situant autour de 17%. Il est suivi du secteur des affaires foncières (14,60%), du corps des Forces de maintien de l’ordre (13,60%), de celui des finances (12,60%), et du secteur de la justice (11,30%). Par ailleurs, sur le plan financier, ce document de 225 pages, précise que ce fléau a fait perdre à l’Etat du Cameroun 17,611 milliards de Fcfa.
Au niveau des dénonciations, le rapport de la Conac indique que le nombre est passé de 400 en 2010, à plus de 23.000 en 2020. « Cela traduit que les gens prennent désormais conscience de leur responsabilité en matière de lutte contre la corruption et de contrôle de la gestion des deniers publics », a expliqué le président de la Conac, Dieudonné Massi Gams, au cours de la présentation. Certaines de ces dénonciations ont donné lieu à des investigations dans le cadre de la mission conduite par les membres du Comité de coordination ou des actions par voie d’Intervention rapide (Air). S’agissant des missions d’investigation, elles sont relatives à des dénonciations faisant état de corruption dans la sélection des candidats à l’offre de bourses marocaines au ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle, l’abandon de poste et de perception de salaires indus par certains enseignants du lycée d’Elig-Essono dans le département du Mfoundi.
Dans le cadre de l’élaboration de ce rapport, la structure en charge de lutte contre la corruption au Cameroun révèle qu’elle a reçu 98 contributions externes de la part de 25 ministères, de 17 entreprises publiques, de 8 organisations de la société civile. Elle déplore par ailleurs une baisse des contributions de 33,67% en 2020, et a souligné qu’à l’échelle des ministères, en plus du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation et celui de l’Agriculture et du développement rural, qui n’avaient pas contribué à l’élaboration du rapport en 2019, et qui sont restés constants sur cette position, plusieurs autres leur ont emboité le pas. Il s’agit du ministère de l’Eau et de l’Energie, du ministère des Postes et télécommunications, du ministère de la Décentralisation et du Développement local, du ministère des Enseignements secondaires, du ministère de l’Enseignement Supérieur.