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Les importateurs dictent leur loi

Selon des chiffres officiels publiés en 2019, ils contrôlent 75% des parts contre 25% seulement pour les locaux.

75% du marché local des produits cosmétiques est contrôlé par des importateurs. C’est du moins ce qu’indiquent les chiffres officiels publiés en 2019. Pendant ce temps, les 25% restants sont détenus par les producteurs locaux. Par conséquent, 114 milliards de Fcfa ont été dépensés entre 2015 et 2017 dans l’importation de parfums, déodorants et bien d’autres produits de beauté. Toute chose qui non seulement accentue le déséquilibre de la balance commerciale, mais contribue aussi à la sortie des devises. En effet, selon le ministère du Commerce (Mincommerce), les importations des produits sus cités ont coûté 41,8 milliards de Fcfa au Cameroun pour la seule année 2015. Il est descendu par la suite pour se situer à 38,4 milliards de Fcfa en 2016, et 33,8 milliards de Fcfa en 2017 selon la même source.

Certains opérateurs locaux se plaignent d’un certain nombre de freins les empêchant de prospérer contrairement à leurs concurrents étrangers. La fiscalité en est le premier avec à la clé des droits d’accises imposés sur les produits de beauté considérés comme « les produits de luxe » au même titre que le champagne et bien d’autres. Les produits cosmétiques sans distinction, étaient soumis à un droit d’accise « ad valorem » de 50%. Conscient de ce fait, le gouvernement camerounais à travers la loi de Finances de l’exercice en cours, a décidé de promouvoir le « made in Cameroon » à travers la mise sur pied de la politique de l’import-substitution. C’est dans cette veine, que le ministre des Finances (Minfi) a acté le 30 décembre dernier, « la suppression des droits d’accises sur les produits cosmétiques produits localement ». Selon Louis Paul Motaze, cette mesure va permettre à « l’industrie locale de faire face à la concurrence des produits importés qui demeurent un facteur de dégradation de notre balance commerciale ».

Mais, les producteurs attendent un véritable accompagnement des pouvoirs publics. Des industriels camerounais de la filière ont rencontré le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana en janvier 2020 afin de mener un plaidoyer dans le sens « d’un véritable accompagnement des producteurs en termes de sensibilisation, de formation et de réduction des coûts d’importation des matières premières et outils de production ». Si le gouvernement semble avoir répondu à une partie de leurs doléances, il reste néanmoins que le secteur reste en proie aux pratiques telles que la contrebande et la contrefaçon qui plombent le chiffre d’affaires des structures existantes. Fort heureusement, l’opération « Halte au commerce illicite » (Halcomi) conjointement menée par la Douane et les équipes du ministère du Commerce suscite un peu d’espoir chez les producteurs locaux. Cela, même si l’accès à la matière première généralement importée reste un gros challenge tout comme le respect des normes et de la qualité.

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