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La France veux conserver ses acquis en Afrique

Quelle est la portée d’un nouveau sommet Afrique-France pour le continent noir ? Telle est la question que semble se poser bons nombres d’Africains, au moment même où s’ouvre ce jour à Montpelier, cette autre rencontre d’échanges entre les deux parties. Or, d’après les organisateurs, le sommet représente une opportunité unique de valoriser les partenariats portés par les acteurs du développement de la France et de l’Afrique.

Seulement, l’évènement qui s’achève le 9 octobre prochain, est perçu comme l’une des nombreuses manoeuvres de la France, pour tenter de sauvegarder ce qui lui reste comme acquis en Afrique. Il faut le reconnaitre, le pays d’Emmanuel Macron continue de perdre pied sur un territoire qui lui était jadis grandement acquis par l’entremise de ses nombreuses colonies, bousculé notamment par le géant chinois qui ne cesse d’étendre son hégémonie. Une Chine qui ne se cache pas pour affirmer qu’elle reste et demeure, le premier partenaire commercial du continent africain depuis au moins dix ans. La nation asiatique affirmait d’ailleurs en 2018, que le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique, avait augmenté de 14%, pour atteindre 170 milliards de dollars US (96 680 milliards de Fcfa) en 2017.

A côté de l’Empire du Milieu, l’Hexagone qui tire profit des richesses de l’Afrique depuis longtemps, doit faire face à la montée en puissance des pays tels que la Turquie, le Japon, les Etats Unis mais aussi d’autres Nations émergentes d’Asie telles que l’Inde, Singapour, l’Arabie Saoudite, sans oublier certains pays d’Amérique latine qui convoitent eux-aussi, des parts sur un marché africain aux nombreuses potentialités économiques.

Pour voiler ses instincts de prédateurs, la France dit à présent vouloir traiter avec l’Afrique, non plus dans une relation « maitre et un esclave », mais comme un partenaire. C’est d’ailleurs pour cette raison que le sommet Afrique-France de Montpelier a radicalement été modifié, puisqu’il se tiendra sans chefs d’Etat et sans autorités institutionnelles. L’on apprend que la rencontre est exclusivement consacrée à la jeunesse d’Afrique et de France (entrepreneurs, artistes, chercheurs, athlètes, étudiants, personnalités), avec pour ambition de permettre d’envisager ensemble les perspectives et les premières actions concrètes à mener pour le renouveau de la relation entre les deux camps.

Mais rien de tout cela ne fera oublier les vrais débats actuels sur les relations entre la France et l’Afrique. En effet, il ne sert à rien d’affirmer traiter d’égal à égal avec un « partenaire » quand on conserve explicitement sa domination dans un domaine aussi crucial que la monnaie. La France sait que le débat autour de l’abolition de Franc Cfa, une monnaie encore utilisée dans 15 pays africains, n’a cessé d’enfler ces dernières années. Or, elle ne peut en aucun cas consacrer un pan des échanges d’un évènement aussi important qu’un sommet Afrique-France à la question. On ne peut pas parler d’égalité quand on continue à maintenir la tête de l’autre sous l’eau.

C’est que, l’Hexagone continue à tirer largement profit du Franc Cfa jugée trop forte pour des économies en développement selon ses pourfendeurs africains. Pire encore, en utilisant le cette monnaie jugée coloniale, les Etats les banques centrales africaines sont contraintes de déposer 50% de leurs réserves de change auprès du Trésor français, en contrepartie de la garantie de convertibilité illimitée de leur monnaie. Une manière de continuer à se moquer de l’Afrique.

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