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Les pistes pour booster l’industrie pharmaceutique locale

Outre l’ouverture des structures camerounaises à la commande publique, la lutte contre la contrefaçon et la contrebande ainsi que la limitation des importations en sont quelques-unes abordées le 1er octobre dernier à Douala, entre les acteurs du secteur et le ministre du Commerce.

«Depuis bientôt quatre décennies, de nombreuses initiatives privées tant nationales qu’internationales, se sont déployées pour mettre en place des usines de fabrication locale du médicament par des investissements qui se sont soldés soit par un échec ou une faillite, soit par une agonie profonde ». Tel est le tableau sombre de la filière dressé par l’Association des industries du médicament par le biais de sa présidente Loe Gisèle Etame.

Au cours de la rencontre du 1er octobre 2021 avec le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, ils ont exposé les difficultés des opérateurs locaux de l’industrie du médicament générique essentiel. La rencontre avait pour cadre le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) à Douala. Entretemps, le marché local est largement dominé par des importations au grand dam des producteurs locaux. Cellesci se chiffrent 372 milliards de Fcfa entre 2015 et 2017, selon les statistiques du ministère camerounais du Commerce (Mincommerce). Pour justifier cet état de choses, ce même département ministériel indique que le secteur est quasi inexistant. Sur un chiffre d’affaires de 100 milliards de Fcfa, l’industrie pharmaceutique camerounaise ne participe qu’à hauteur de 2 milliards de Fcfa.

Malgré des investissements d’environ 50 milliards de Fcfa consentis par les producteurs locaux, leurs unités ne tournent qu’à peine 20% de leurs capacités. Et pour cause, ceux-ci font face à la concurrence à eux imposée par les produits issus de la contrefaçon et de la contrebande. Par voie de conséquence, plusieurs d’entre elles ont été contraintes de mettre la clé sous le paillasson, tandis que d’autres sont dans l’agonie. Pour inverser la tendance actuelle, les acteurs de l’industrie pharmaceutique locale attendent des pouvoirs publics, qu’ils leur facilitent l’accès à la commande publique. « Ce volet pourrait être facilement mis en oeuvre par la restructuration du Système national d’approvisionnements en médicaments génériques essentiels (Syname,) dont la cheville ouvrière qu’est la Centrale nationale d’approvisionnement en médicament et consommables médicaux essentiels (Cename), garantirait un de ses besoins par appels d’offres nationaux réservés aux fabricants locaux en fonction de leurs capacités de production », suggère Loe Gisèle Etame.

Entretemps, la commercialisation des médicaments de la rue reste toujours sujet à caution. Que ce soit dans les marchés, et dans les quartiers, ces produits sont exposés au soleil. Ce, au mépris des normes prescrites. « Ces produits vendus sous le soleil sont dangereux pour la santé », indiquait Dr Manaouda Malachie, le ministre de la Santé Publique le 16 juillet 2019, au cours d’une campagne de sensibilisation des vendeurs de médicaments à Yaoundé. Au cours de celle-ci, il s’est rendu compte de l’importance du phénomène. « Au marché central de Yaoundé par exemple, il y a tout un pavillon », relevait le Minsanté. Selon lui, « ces derniers ne se limitent pas qu’à la vente des médicaments génériques. Ce qui est grave. Ceux qui le font doivent savoir qu’ils mettent la vie de nombreux Camerounais en danger. Notre objectif est de protéger les vies humaines », a-t-il déploré. Pourtant, la vente des médicaments de la rue est interdite au Cameroun. Malgré la dangerosité du phénomène, les autorités camerounaises ont opté pour la sensibilisation plutôt que la répression depuis 2019. « Peut-être que jusque-là, ils avaient opéré sereinement. désormais, nous n’allons plus les laisser dormir », avait lancé le ministre de la Santé publique. Depuis lors, rien n’a été fait. La solution réside peut-être dans le développement de l’industrie locale afin de rendre le médicament disponible et à la portée de toutes les bourses.

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