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La pression des entreprises brassicoles sur l’Etat

Au cours d’une séance de travail avec le ministre du Commerce tenue le 7 octobre dernier à Yaoundé, elles exigent une baisse substantielle des impôts à compter du nouvel exercice pour faire face à la hausse de leurs charges.

«Regroupées autour de la Cameroon alcohol producers association (Capa), les entreprises brassicoles se sont engagées nonobstant un environnement défavorable, caractérisé par la flambée des prix des matières sur le marché international et une implosion des taux du fret maritime, à ne pas augmenter au titre de l’année 2021, les prix de leurs produits sur le marché camerounais », peut-on lire dans le communiqué signé par le ministre du Commerce, le 11 octobre 2021. Seulement, ce dernier cache bien la contrepartie exigée par lesdites entreprises qui est la baisse de la pression fiscale dès l’année 2022. Elles exigent en effet des pouvoirs publics, à défaut de l’annulation du taux de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), sa réduction, ainsi que la suspension des droits d’accises imposés sur les produits brassicoles. Faute de quoi, ces dernières se verront bien dans l’obligation de répercuter leurs charges sur le consommateur final dès l’année prochaine si rien n’est fait, apprend-t-on. « Nous n’avons procédé à aucun licenciement du personnel lors de la période de la Covid-19, ni lors de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. On veut être des champions nationaux. Pour cela, on a besoin d’accompagnement sur le plan de la fiscalité, notamment à travers la réforme des droits d’accises qui influencent le prix des boissons », a indiqué Emmanuel de Tailly, directeur général du groupe Société anonyme des brasseries du Cameroun (Sabc) par ailleurs, un des vice-présidents du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam). Ce dernier réclame également une dette intérieure de 2 milliards de Fcfa à l’Etat du Cameroun.

Vers une hausse des prix des produits brassicoles

Selon les entreprises brassicoles, cette pression fiscale est pratiquement de l’ordre de 52%. A la suite des mesures fiscalo-douanières introduites dans la loi de Finances de 2019, les Brasseries du Cameroun, Guinness et l’Union Camerounaise des brasseries (UCB), les trois géants constituant le Capa, avaient annoncé une hausse de la bouteille de bière qu’elles évaluaient entre 100 et 150 Fcfa. Le gouvernement camerounais n’avait alors consenti qu’à une augmentation minimale comprise entre 25 et 50 Fcfa malgré le refus des associations de défense des droits des consommateurs. Une situation qui n’avait pas arrangé les entreprises brassicoles qui estimaient que malgré la hausse, l’impact financier des nouvelles mesures fiscales se situe à environ 8 milliards de Fcfa. A ce coût financier, s’ajoutait la perte de compétitivité en comparaison avec les produits importés et les charges de mise en oeuvre des changements de prix. Allusion est ainsi faite à la modification des étiquettes en procédure d’urgence et la communication sur les nouveaux prix. « La charge fiscale sur le secteur brassicole au Cameroun, notamment en matière de droit d’accise, est la plus élevée de la sous-région Cemac. Elle est également supérieure à celle en vigueur au Nigéria », déplorait Kimani Kirore Mwaura, alors directeur général de Guinness Cameroon.

Les consommateurs indignés

Certains consommateurs pensent plutôt que l’Etat devrait rendre ces prix prohibitifs pour aider les Camerounais à rester lucides. Selon eux, une plus grande importance devrait être accordée au contrôle des prix des produits alimentaires tels que le riz, les huiles, le poisson et bien d’autres qu’aux produits brassicoles qui, représentent une sérieuse menace à la santé des consommateurs. De leur côté, les entreprises menacent d’adopter des mesures de restructuration si rien n’est fait. Au-delà du licenciement du personnel, elles pourraient en plus du gel des investissements, procéder à l’arrêt des approvisionnements en matières premières comme le sucre, le maïs et le sorgho. Ce qui mettrait à mal des entreprises comme Sosucam, filiale du groupe Somdiaa ou encore Maïscam, une entreprise appartenant au milliardaire camerounais Abbo.

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