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Le Gabon à l’école portuaire camerounaise

Ce pays est venu auprès du Gicam, le 20 octobre dernier, s’inspirer des meilleures pratiques pour accroître sa compétitivité.

Faire du benchmarking et s’inspirer des meilleures pratiques du secteur portuaire au Cameroun. Tel est l’objectif premier de la rencontre du 20 octobre dernier à Douala entre Célestin Tawamba, le président du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) par ailleurs, président en exercice de l’Union des patronats de l’Afrique centrale (Unipace) et Brice Constant Paillat, ministre gabonais des Transports à la tête d’une forte délégation. A travers cette démarche, l’Etat gabonais entend ainsi redynamiser son secteur portuaire ainsi que toute la filière logistique et améliorer sa compétitivité. Cette rencontre qui intervenait en marge du troisième Forum africains des ports qu’abritait la capitale économique camerounaise du 21 au 23 octobre dernier, s’inscrit dans la logique d’une intégration sous-régionale véritable dans la perspective de la mise en oeuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), apprend-t-on.

En effet, la maîtrise et l’amélioration des réseaux de transport forment un enjeu majeur pour les pays du Sud. La mise en place d’un réseau de transport cohérent aux différentes échelles (nationales, sous-régionales, internationales) et de services dédiés aux transports efficaces, est indispensable à l’activité économique. S’agissant de l’Afrique, il convient de surcroît de prendre en compte le désenclavement de zones de production éloignées des principaux noeuds des grands réseaux de transport. C’est d’ailleurs ce qu’a démontré la Gabonaise Gisèle Makiela-Magambou, dans une thèse de 500 pages soutenue le 13 juillet 2007 à l’Université de Montpellier en France, dans laquelle elle dresse l’état des lieux des transports maritimes du Gabon. Sa thèse est nourrie d’un espoir toujours sensible : l’identification de l’origine des difficultés de fonctionnement rencontrées au niveau des services et des coûts de transport.

Tout au long de ce travail, l’auteur souligne la faible performance de la desserte terrestre des ports gabonais, la faible capacité opérationnelle des ports maritimes, le caractère embryonnaire du cabotage, les problèmes de sécurité dans les conditions d’accueil des navires, les nombreuses contraintes techniques et financières des modes terrestres… Elle pose le problème central de la mobilisation de tous les acteurs portuaires autour d’un projet commun et la nécessité de développer des applications collaboratives, afin de rendre plus aisée la coordination. Sa thèse montre « qu’au-delà des infrastructures linéaires, dont il convient de renforcer les capacités, des gains substantiels d’efficacité existent au niveau des noeuds de réseau et notamment au niveau des interfaces portuaires ».

L’auteur aborde aussi la complexité des mécanismes liés à l’organisation de l’escale et aux formalités douanières. Elle « montre que l’équipement des ports est une condition nécessaire mais pas suffisante. Il faut renforcer l’offre de services par une meilleure transparence des opérations administratives. Les paragraphes relatifs à l’organisation de l’escale décrivent avec une grande précision les différentes étapes et leur imbrication ». Elle tente d’avancer des mesures en vue de l’amélioration de la qualité du passage portuaire (création d’une communauté portuaire, d’un portail d’information, d’une BD commune, formation du personnel…). Elle démontre la difficile prise en compte de l’innovation majeure que constituent les TIC sur le terrain de sa thèse. Or, l’intérêt des TIC pour améliorer la circulation de l’information et la coordination des actions portuaires est clair. Cependant l’auteur ne fournit pas d’éléments d’évaluation permettant de quantifier (en heures, en Fcfa) les gains d’efficacité. Or, ces deux unités de mesure pourraient servir de support à la hiérarchisation des priorités (action sur les TIC, sur les infrastructures linéaires, sur les infrastructures nodales tels que les portiques à quai…)

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