Le ministre des Finances a fait la présentation devant les députés, le 15 novembre dernier à Yaoundé.
du projet de loi portant loi de Règlement de la République du Cameroun pour l’exercice 2020 en examen devant les membres de la Commission des Finances et du budget de l’Assemblée nationale, il se dégage un solde budgétaire déficitaire de 785,8 milliards de Fcfa. En effet, les ressources nettes de l’Etat se sont situées à 3.334,4 milliards de Fcfa contre des dépenses globales établies à 4.120,2 milliards de Fcfa. « Par rapport au Produit intérieur brut (PIB), ce solde budgétaire déficitaire s’est situé à 3,3%, ce qui explique la forte pression que la dépense publique a exercé sur les ressources au cours dudit exercice », a indiqué le ministre des Finances, Louis Paul Motaze qui défendait ledit projet de loi, le 15 novembre dernier. Pour financer ses activités, l’Etat camerounais a eu recours aux prêts projets de 511,8 milliards de Fcfa, les émissions des titres publics de 366,1 milliards de Fcfa, des appuis budgétaires de 392,1 milliards de Fcfa, et le financement bancaire de 685,1 milliards de Fcfa. A ces ressources s’ajoutent les financements exceptionnels de 176,8 milliards de Fcfa, dont l’allègement de la dette publique extérieure de 124 milliards de Fcfa, et les dépôts nets des correspondants et déposants du Trésor de 52,8 milliards de Fcfa.
Une situation qui trouve sa justification dans un contexte international marqué notamment par la relance timide de l’économie mondiale après les restrictions d’activités et les perturbations économiques causées par la pandémie à Coronavirus (Covid-19) au premier trimestre de cet exercice suivie par une deuxième vague d’infections au troisième trimestre ainsi que l’apparition des nouvelles souches, sans oublier les incertitudes liées à l’accord commercial post Brexit entre la Grande Bretagne et l’Union Européenne, la guerre commerciale entre les Etats Unis et ses partenaires ainsi que des tensions géopolitiques entre ce pays et certains producteurs de pétrole. Au plan interne, il ya eu l’adoption d’un loi de Finance rectificative suite aux effets néfastes de la Covid-19 sur les recettes budgétaires, la création d’un Compte d’affectation spéciale (CAS) dédié aux opérations de riposte de ladite pandémie, la persistance des crises sécuritaires notamment dans la partie septentrionale et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que la chute des cours du pétrole en deçà de 54,4 dollars le baril, montant retenu dans l’hypothèse de la loi de Finances initiale.
LES PERFORMANCES BUDGETAIRES DE 2020
Malgré ce déficit observé, l’économie camerounaise a été résiliente selon Louis Paul Motaze. « Beaucoup d’économies ont été en récession. C’est-à-dire que si vous avez une croissance de +0,5% alors que les autres sont à -3, ou -6, cela démontre que vous êtes résilient et les parlementaires l’ont si bien relevé », s’est-il félicité au cours d’un bref échange avec la presse au sortir de son passage devant les députés. De manière détaillée, les recettes nettes de l’Etat se sont situées à 3.334,4 milliards de Fcfa par rapport aux prévisions révisées de 2741,5 milliards de Fcfa, soit un taux de réalisation de 114,3% alors que celles des CAS ont été de 200,2 milliards de Fcfa, soit un taux de réalisation de 103,6% par rapport aux prévisions de 193,2 milliards de Fcfa.
Les dépenses nettes du budget général de l’Etat quant à elles, ont été exécutées à hauteur de 3928 milliards de Fcfa, y compris les prêts nets de 41,8 milliards de Fcfa sur des dotations révisées de 3926,3 milliards de Fcfa, soit un taux d’exécution de 98,9%. Les charges des CAS ont été réalisées à hauteur de 192,2 milliards de Fcfa sur les prévisions révisées de 223,7 milliards de Fcfa, soit un taux d’exécution de 85,9%. Aux professionnels des médias, le ministre des Finances a dit que le gouvernement travaille à réduire substantiellement le déficit budgétaire. « On parle de déficit budgétaire lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes. C’est tout à fait normal. Cela se passe dans tous les pays de la planète. Cependant, nous essayons de réduire un tout petit peu ce déficit. Parce que lorsqu’il est grand, on sera obligé de le financer par la dette. Ce que nous avons fait jusqu’ici au regard de la crise actuelle. Notre déficit est de 3,3%. Nous essayons de le ramener à 1,5%. C’est ça notre objectif », a-t-il expliqué.