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98 candidatures déclarées à la présidentielle en Libye

La Libye se prépare à ouvrir une nouvelle page de son existence le 24 décembre prochain, à l’occasion de la toute première l’élection présidentielle de son histoire. A travers ce scrutin, le pays espère tourner définitivement la page de 10 années de chaos, marquées par une instabilité sociopolitique notoire, et ce depuis la chute du régime de l’ancien guide Mouammar Kadhafi, assassiné le 20 octobre 2011, durant les révoltes populaires du printemps arabe. Les Libyens ont espoir que l’arrivée d’un chef d’Etat élu, pour succéder à Abdelhamid Dbeibah, l’actuel chef du gouvernement de transition qui a prêté serment le 15 mars dernier, soit plus d’un mois après sa désignation au terme d’un processus politique parrainé par l’Organisation des Nations unies (ONU), viendra mettre fin aux divisions et luttes fratricides qui ont fait leur nid au sein de cette Nation arabe jadis prospère.

Mais le choix du futur dirigeant de la Libye s’annonce d’ores et déjà difficile. Les quelques 2,8 millions de Libyens inscrits sur les listes électorales, sur environ 7 millions d’habitants que compte le pays, auront fort à faire pour opérer un choix judicieux, tant les prétendants à la magistrature suprême sont nombreux. En effet, la Haute commission électorale (Hnec) libyenne a annoncé 23 novembre dernier, au lendemain de la date de clôture des candidatures, que 98 candidats avaient été enregistrés pour le poste de chef d’Etat sur la plateforme d’inscriptions réservée à cet effet. L’on compte parmi eux deux femmes. Tous ont rempli les conditions et fourni les documents requis pour candidater.

Même si ce chiffre pourrait être revu à la baisse après que le Procureur général, la Direction des passeports et de la nationalité et les renseignements généraux aient vérifié la conformité des candidatures avec la loi électorale, il faut déjà se dire que ce chiffre représente un véritable record dans le monde. Car jusqu’ici, c’est Haïti qui détenait la palme d’or avec 54 candidats déclarés à l’élection présidentielle d’octobre 2015 dans le pays, ou encore le Bénin qui a enregistré en 2016 le dépôt de 48 dossiers de candidatures, avant que la Commission électorale nationale ne retienne finalement que 33 candidats pour le scrutin présidentiel.

Malgré cette multitude de candidatures déclarées, certains candidats retiennent fortement l’attention du peuple libyen qui aspire à une véritable réconciliation. C’est le cas de Seif Al-Islam Kadhafi, qui a déposé sa candidature le 14 novembre au sud du pays. Comptant parmi les favoris, le fils de Mouammar Kadhafi âgé de 49 ans, est à juste titre considéré comme un poids lourd de la politique libyenne. Sauf que la candidature de ce diplômé d’architecture de l’Université de Tripoli reste très controversée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Condamné à mort par la justice libyenne pour son rôle répressif lors de la révolution de 2011, Seif Al-Islam est également recherché par la Cour pénale internationale pour les mêmes raisons.

Le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, est l’autre. Mais à l’instar de Kadhafi fils, sa candidature est contestée par des dignitaires de plusieurs villes qui appellent en même temps au boycott du scrutin de décembre. Leur trait commun étant qu’ils sont tous deux considérés comme « des criminels de guerre recherchés par la justice ».

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