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La CAF ne doit pas être le souffre-douleur des Camerounais

L’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Total Energies 2021 par le Cameroun, va connaitre des rebondissements jusqu’au bout. Les Camerounais qui attendent cet instant depuis 50 ans, croyaient enfin être débarrassés de toutes frayeurs après la signature de l’Accord-cadre le 22 octobre dernier entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), le Cocan et la Confédération africaine de football (CAF), alors même que l’évènement avait essuyé un premier report. Tout comme la cérémonie de tirage au sort qui avait elle aussi, été reportée de juin à août 2021, semant davantage le doute au sein de la population quant à l’attribution définitive de l’organisation de cette 33ème édition du plus grand rendez-vous sportif du continent au pays des Lions indomptables. L’on n’oublie pas que la compétition elle-même, a connu un « glissement » de dates du fait de l’impréparation du Cameroun, passant de 2019 après le retrait à deux mois de l’évènement en faveur de l’Egypte, à 2021, puis en 2022.

Cette fois, la pomme de discorde s’avère être le stade d’Olembé. La CAF est en effet revenue à la charge, menaçant de disqualifier l’infrastructure sensée abriter le match d’ouverture, ainsi que la finale et d’autres matchs importants du tournoi. Déplorant photos à l’appui l’absence de progrès des travaux dudit stade depuis la dernière visite le 22 octobre 2021 des responsables de la CAF, Veron Mosengo-Omba, le Secrétaire général de l’instance faîtière du football africain, a dans une correspondance adressée aux autorités camerounaises, menacé de disqualifier le stade d’Olembé encore en chantier, à une cinquantaine de jours du début de la compétition le 9 janvier prochain. Un ultimatum qui court jusqu’à demain 30 novembre, a d’ailleurs été adressé au Cameroun. La CAF entrevoit à présent de délocaliser le match d’ouverture. Non sans révéler que « des dispositions ont d’ores et déjà été prises dans ce sens ».

Depuis que le document de la CAF s’est retrouvé sur la place publique, c’est le branle-bas côté camerounais. Les plus « patriotes » ne manquent pas de jeter l’anathème sur la CAF, qui ferait une sorte de chantage au Cameroun. Mais à l’état actuel des choses, est-ce à la CAF que l’on devrait s’en prendre ?

Le Cameroun a en effet eu suffisamment de temps pour préparer en toute sérénité cette compétition. Avec un peu plus de sérieux de la part des gouvernants, le pays serait totalement prêt à deux mois du lancement. Il est même indécent de parler encore de la construction d’un stade alors que le Cameroun a bénéficié de deux années supplémentaires pour parachever tous les travaux. D’ailleurs, au lendemain du retrait de la CAN 2019 en octobre 2018, le gouvernement au cours d’une sortie médiatique, avait lui-même confirmé par la voix de son porte-parole d’alors Issa Tsiroma Bakary, ex ministre de la Communication, que toutes les infrastructures seraient prêtes à date, c’est-à-dire avant la tenue de la CAN 2019, pour montrer aux yeux du monde que ce retrait était une injustice.

Mais au lieu de prendre conscience et de se mettre au travail, le gouvernement a continué de sombrer dans l’indolence. Conscient de cette méprise des dirigeants, le peuple est quant à lui resté de marbre, sans réclamer de compte sur l’utilisation des fonds publics pour l’organisation de cette CAN. Entre temps, le stade d’Olembé est allé d’atermoiement en atermoiement dans la livraison définitive des travaux, avec au passage le changement du constructeur. Même si le stade d’Olembé venait à être effectivement suspendu, se serait inutile de s’en prendre à la CAF, le Cameroun étant seul responsable de ses propres maux. Car, comme le dit l’expression latine « nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude ».

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