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L’intérêt financier au-delà du sport à la Fecafoot

S’achemine-t-on vers la fin de l’imbroglio qui dure depuis une dizaine d’années à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) ? On aura peut-être la réponse à cette question après l’élection du président de l’instance faitière du football camerounais, prévue le 11 décembre prochain à Yaoundé. En attendant l’issue de ce processus électoral qui captive les attentions au sein du public camerounais depuis plusieurs semaines, tant chez les amateurs de ce sport que chez les néophytes, les candidats eux, continuent à fourbir leurs armes pour s’accaparer du siège de Tsinga. En effet, jamais une élection à la présidence de la Fecafoot n’aura autant suscité l’attention des populations. Peut-être parce que parmi les six candidats à ce poste, se trouve Samuel Eto’o Fils, l’ancienne gloire de l’équipe nationale de football du Cameroun. L’ex capitaine des Lions indomptables par ailleurs quadruple ballon d’or africain et double vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), entend détrôner Seidou Mbombo Ndjoya, le président sortant. Sauf que ce dernier jouit d’une expérience avérée dans la gestion de la chose footballistique, tant sur le plan national qu’international. Ces deux favoris, au même titre que les quatre autres prétendants, ambitionnent si l’on s’en tient à leurs programmes respectifs, redorer le blason du sport roi camerounais, en décrépitude depuis quelques années, surtout sur le plan local.

Mais au-delà de ces aspirations purement sportives, nul n’est sans ignorer que de gros intérêts financiers se cachent derrière la puissante bataille autour de cette élection à la présidence de la Fecafoot. Comme partout ailleurs, le football est en effet devenu une industrie au Cameroun. Et pour contrôler le business, quoi de plus normal que d’être à la tête de l’organe qui le dirige. L’enjeu le plus proche est sans aucun doute la prochaine CAN que le Cameroun accueille dès le 9 janvier prochain. Même si la gestion de cet évènement considéré comme la plus grande compétition sportive du continent n’incombe pas à la Fecafoot, il est certain que la structure en charge de la gestion administrative, sportive et technique des sélections nationales de football, placée sous le joug de la Confédération africaine de football (CAF) s’en tirera avec sa part du butin.Parmi les autres grands enjeux qui suscitent les convoitises à la Fecafoot, figurent en bonne place la gestion des contrats de sponsoring des équipes nationales de football. On se souvient qu’en mai 2019, l’instance avait renouvelé son contrat avec le géant de télécoms Orange Cameroun. Même si le montant de ce contrat n’a pas été communiqué, il est clair que l’entreprise verse chaque année à la fédération, de grosses sommes d’argent chiffrées à plusieurs centaines de millions de Franc Cfa, dans le but de soutenir le développement du football camerounais et appuyer l’institution dans ses missions.

A côté du contrat de sponsoring, l’autre grande rentrée financière de la Fecafoot se situe au niveau des contrats avec les équipementiers. Rappelons à cet effet que la Fecafoot perçoit chaque année la somme d’un milliard de Franc Cfa suite à la convention signée en avril 2019 avec l’équipementier français « Coq sportif ». Bien avant, l’allemand « Puma » qui aura habillé les Lions indomptables pendant deux décennies, versait un peu plus, soit 1,250 milliard de Franc Cfa à la Fecafoot. A côté, on ne saurait oublier la négociation des contrats des entraineurs qui ne sont pas sans intérêt. Si l’on ajoute à tous ces contrats les subventions octroyées par l’Etat au football, les appuis de la Fifa et de la CAF et bien d’autres, on comprend les appétits voraces des uns et des autres sur la Fecafoot.

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