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85 postes de PCA, DG et DGA vacants

Selon le ministère des Finances,6 postes de PCA, 30 de DG et 49 de DGA sont vacants dans les entreprises et établissements publics.

Selon le ministère des Finances (Minfi), 49 postes de DGA sont vacants dont 23 postes ont des dirigeants déchus ; 30 postes de DG sont vacants dont 24 dirigeants ont des mandats échus et 26 PCA ont des mandats échus pour 6 postes non pourvus, soit 85 au total. L’information est contenue dans une publication du Minfi appelée « Tome Vert ». Le document révèle que plus de 60% des dirigeants sociaux ont des mandats échus ou ont perdu la qualité qui a présidé à leur désignation. L’appréciation du Minfi se fonde sur la loi n°2017/010 du 12 juillet en ses articles 18 et 36, en ce qui concerne les établissements publics et la loi n°2017/011 du 12 juillet 2017 en ces articles 51, 52 et 70 pour ce qui concerne les entreprises publiques.

Outre ces éléments, dans le présent Tome Vert, sur 47 entreprises publiques répertoriées, l’analyse porte sur 38 entreprises publiques. La situation financière de 21 entreprises dans lesquelles la participation de l’État dans le capital social est minoritaire est également présentée. Une partie importante de ce document est aussi consacrée à l’analyse des concours financiers apportés par l’État à 80 établissements publics sur la période 2018, 2019 et 2020. Toutefois, il y a lieu de noter que l’analyse de la performance des établissements publics porte sur 56 structures ayant transmis leurs comptes administratifs et de gestion. De manière globale, ce document s’articule autour de 3 parties essentielles à savoir : la présentation du portefeuille des établissements publics, des entreprises publiques et des éléments de gouvernance ; la performance des entreprises et établissements publics ; les conclusions et recommandations.

SUBVENTIONS

En 2020, le gouvernement camerounais a subventionné 78 établissements publics à hauteur de 374,224 milliards de Fcfa. Ainsi, de 2018 à 2020, les concours financiers de l’Etat apportés aux établissements publics sont passés respectivement de 360,157 milliards de Fcfa en 2018 à 344,949 milliards de Fcfa en 2019 et à 374,224 milliards en 2020. « On note ainsi une évolution croissante des subventions et transferts aux EP de 29,275 milliards de Fcfa en valeur absolue, soit 8,5% en valeur relative entre 2019 et 2020 », ont indiqué les experts du Minfi.

REMUNERATIONS ET AVANTAGES DES DIRIGEANTS SOCIAUX

Les statistiques du Minfi font état de ce que, sur un effectif global de 47 entreprises publiques, seules 23 se sont conformées aux dispositions légales en matière de rémunérations, tandis que 24 ne se sont pas jusqu’ici mises en conformité. De même, en ce qui concerne les établissements publics, sur un ensemble de 81 établissements publics classés, seules 56 dirigeants de ces structures se sont conformés. « L’on enregistre quelques résistances, dans une proportion au demeurant marginale, de quelques dirigeants des EEP qui traînent encore à prendre le train de la réforme, et qui saisissent le Minfi à l’effet d’obtenir du président de la République, des dérogations sur leurs rémunérations. Une telle démarche est de nature à fragiliser la réforme des entreprises si elle est systématisée », a indiqué le Minfi qui précise aussi que, cependant, les requêtes des entités publiques relevant du champ de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) pourraient trouver satisfaction, dans la mesure où le régime de rémunération de leurs dirigeants est encadré par des textes communautaires en la matière. Par ailleurs, « la tendance à la prolifération des comités, commissions et groupes de travail au sein des EEP est de nature à obérer leur performance financière, en raison des problèmes de soutenabilité budgétaire que cela entraîne. En effet, la multiplication du nombre de sessions de ces instances s’apparente à une forme de compensation déguisée des rémunérations de leurs dirigeants. Les tutelles et dirigeants sociaux devraient veiller à la rationalisation des activités desdites instances », menacent les experts.

PERFORMANCES ECONOMIQUES

Dans la même période, les entreprises publiques ont affiché un résultat net négatif de 33,596 milliards de Fcfa, entrainant ainsi une dégradation des capitaux propres au fil des années. Cette situation affecte négativement le volume des capitaux propres. Toutefois, le rapport note une augmentation constante de la dette auprès des établissements de crédit, menaçant l’autonomie financière de ces entreprises. Ce résultat est en hausse en glissement annuel ou il était de -112,015 milliards de Fcfa. En ce qui concerne les dividendes, le document révèle que les dividendes issus des états financiers des EEP représentent un montant total de 19,410 milliards de Fcfa, tandis que les dividendes effectivement reçus par le Trésor public à date sont chiffrés à 10,024 milliards.

Les experts expliquent ce décalage par le fait que, les dividendes versés par les entreprises publiques sont soumis à l’accord préalable de la présidence de la République suivant les dispositions de la loi n°2017/011 du 12 juillet 2017, portant statut général des entreprises publiques en ce qui concerne l’affectation du résultat issu des états financiers de ces entités. Ce qui induit un délai plus ou moins long entre le moment où les délibérations des assemblées générales arrêtent les résultats de l’exercice, et le moment où la présidence donne l’accord autorisant son affectation et la distribution effective du dividende. Cette situation entraîne le décalage de cette information. Dans le même temps, le chiffre d’affaires des entreprises publiques a été de 876 milliards de Fcfa. Comparé à 2019 où il était de 1 242 milliards de Fcfa, il a enregistré une baisse de 366 milliards en valeur absolue, soit 29,5% en valeur relative. « Cette baisse est principalement imputable à l’incendie survenue à la Sonara. Cette dernière a perdu 70% de son chiffre d’affaires en 2020 causé par l’arrêt de production dans ses usines », explique la note.

CONTRIBUTION A L’ECONOMIE TOUJOURS FAIBLE

De par leurs activités marchandes, les entreprises publiques contribuent au budget de l’Etat principalement à travers les recettes fiscales (impôts et taxes ; impôts sur le résultat) et les dividendes qu’elles reversent. Les données relatives aux dividendes prises en compte dans le cadre dudit rapport découlent des états financiers certifiés. « L’affectation du résultat des entreprises publiques étant instruite par la présidence de la République, les hautes instructions n’ont pas encore été données en vue du reversement desdits dividendes au Trésor Public », justifie le Minfi. Ce dernier affirme qu’entre 2018 et 2020, la contribution des entités publiques au budget de l’Etat se chiffre à 55,7 milliards en 2018, 77,8 milliards en 2019 et 75,1 milliards en 2020. Ces montants correspondent respectivement à 1,15%, 1,60% et 1,52% du budget de l’Etat de ces années. Dans le même temps, la contribution des entreprises publiques au PIB national est passée de 1,03% en 2018 à 1,38% en 2019, pour se situer à 1,50% en 2020. « Cette contribution reste insignifiante », commente le rapport. Sur la période de référence, la valeur ajoutée globale créée par les entreprises publiques a connu une hausse de 8,7%. Elle est passée de 316 milliards en 2019 à 346,5 milliards en 2020. Cette évolution qui reste contrastée selon les secteurs, permet d’observer une baisse au niveau du secteur primaire (-29%) et du secteur tertiaire (-5,9%). Le secteur secondaire qui pèse plus de 36% de l’ensemble des richesses créées en 2020, a connu une bonne évolution de 2018 à 2020.

RENTABILITE ECONOMIQUE

Sur 38 entreprises publiques analysées, 27 affichent une rentabilité économique positive en 2019. Cette faiblesse s’explique en grande partie par : l’absence de l’innovation technologique ; la présence dans l’outil de production des immobilisations non productives et non nécessaires à l’exploitation ; l’absence des économies d’échelle et une structure pléthorique de coûts, dont la masse salariale constitue une composante majeure des charges des entreprises publiques ; un besoin en fonds de roulement (BFR) toujours important, lié au déséquilibre de la structure financière des entreprises publiques ; une stratégie marketing peu efficace et moribonde.

En ce qui concerne la rentabilité financière, sur les 38 entreprises publiques analysées, 17 entreprises publiques affichent une rentabilité financière positive et 21, une rentabilité financière négative. « De façon générale, les entreprises publiques présentent une rentabilité financière faible, voire négative. Deux situations pourraient être mises en exergue : soit la situation financière de l’entreprise continue au fil des années à se détériorer tout en présentant un ratio illusoirement positif, découlant d’un résultat net négatif rapporté à des capitaux propres négatifs (Rentabilité financière négative, mais positive par l’effet mathématique) ; soit l’entreprise a enregistré au titre de l’année 2019 un résultat net négatif, ce qui entraine une absorption des fonds propres », explique le Tome Vert.

En 2020, la rentabilité financière des entreprises publiques est restée négative. En effet, le taux de rentabilité financière s’établit à -4,8%, soit 10 points de plus qu’en 2019. Depuis l’exercice 2018, cette rentabilité est plombée par la situation structurellement déficitaire de ces entreprises. Dans le secteur primaire, la rentabilité financière est passée de -0,2% en 2018 à -58,8% en 2019 et à -187,5% en 2020. Toutes les entreprises du secteur dégagent une rentabilité financière négative en 2020. Ces entreprises se caractérisent par une contre-performance structurelle depuis 2018 marquée par une incapacité à dégager des bénéfices suffisants pour assurer leur croissance. Dans le secteur secondaire, la rentabilité financière est passée de -8,0% en 2018 à -31,5% en 2019 et à -2,4% en 2020. Sur un total de 15 entreprises du secteur secondaire, 07 dégagent une rentabilité négative en 2020. Dans le secteur tertiaire, la rentabilité financière est passée de -7,3% en 2018 à 3,5% en 2019 et 0,4% en 2020. Sur un total de 18 entreprises du secteur tertiaire, 9 d’entre elles dégagent une rentabilité financière négative en 2020.

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