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La Cemac mise sur le financement en mode Blending

Un atelier régional de restitution des travaux s’est tenu à cet effet la semaine dernière à Douala.

La ville de Douala a abrité du 20 au 21 janvier 2021, un atelier régional de restitution des travaux après deux années de travail dans les pays de l’Afrique centrale. Au cours de cette rencontre, Daniel Ona Ondo, président de la Commission Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), a indiqué que le rôle de la Cemac c’est est « d’interconnecter toutes les capitales d’Afrique centrale avec des corridors qui sont bien déterminés. Les routes, les TIC, l’énergie contribuent au développement de l’économie de la sous-région ».

D’après le cahier de charges, la mission de l’équipe qui a conduit les travaux portait sur l’identification des projets régionaux dans les secteurs des transports terrestres (routier et ferroviaire), du transport fluvial, d’énergie et des Technologies d’Information et de Communication (TIC), l’analyse des projets régionaux identifiés, l’état d’avancement, les obstacles/contraintes des projets n’ayant pas atteint l’état de maturité, les actions à entreprendre pour résoudre les contraintes identifiées, la situation de la recherche des financements en mode Blending des projets régionaux, auprès des bailleurs de fonds impliqués dans le financement desdites infrastructures au niveau régional de l’Afrique centrale. Comme l’a en effet affirmé le patron de la Cemac, « le Blending permet de combiner les investissements publics avec le secteur privé. L’Union européenne ne peut pas tout financer, il faut trouver des investissements. Le Blending est une approche novatrice et nouvelle dans notre sous-région, à laquelle nous adhérons, la situation des infrastructures n’est pas du tout reluisante sinon on ne serait pas là ».

Le Programme d’appui à la gouvernance des infrastructures régionales et nationales en Afrique centrale (Pagrin) est l’une des phases de cette convention de financement par Blending. Pour la réussite de cette opération, le consortium Cowi/Ecorys avait alors été commis auprès des commissions de la Cemac et Ceeac, à travers le Programme d’appui à la gouvernance des infrastructures régionales et nationales en Afrique centrale. L’objectif principal de cette mission était l’identification des projets d’infrastructures régionales dans divers secteurs, ainsi que l’analyse des opportunités de financement en mode Blending desdits projets.

LES PROJETS PRIORITAIRES

Parmi les projets prioritaires, l’on note : le renouvellement de la ligne de chemin de fer Belabo-Ngaoundéré ( qui concerne le Cameroun et le Tchad) avec un budget estimé à 43 milliards de Fcfa ; le bitumage de la route Dolisie-Kibangou-Nyanga (Congo-Gabon) estimé à 94,3 milliards de Fcfa ; le renouvellement de la ligne de chemin de fer Douala-Yaoundé avec un budget estimatif de 117 milliards de Fcfa ; l’aménagement de la centrale hydroélectrique Ruzizi III et lignes associées, projet estimé à plus de 596 millions €, pour ne citer que ceux-ci. Notons qu’en novembre 2020, une table ronde avait été organisée à Paris pour le financement d’infrastructures en Afrique centrale, dans le cadre de l’implémentation du Programme des Réformes économiques et financières (PREF) de la Cemac. Cette rencontre avait pour objectif de financer 11 projets dans le cadre du Programme économique Régional (PER) 2017-2020 de la Cemac, qui comprend 84 projets. « Les 11 projets intégrateurs prioritaires qui ont été choisis pour cette table ronde, ont été choisis pour leur haut degré de maturité et de préparation », avait alors indiqué la commission Cemac. Ces projets portent sur les corridors régionaux de transport, la production et l’interconnexion énergétique, le marché unique, la libre circulation des biens, des services et des personnes et le capital humain ainsi que la diversification économique.

En ce qui concerne le commerce intra-régional, malgré les nombreuses déclarations et protocoles signés pour le doper au sein de la Cemac depuis sa création, les résultats sont restés en deçà des attentes. La part du commerce intra régional entre pays de la Cemac ne dépasse pas 4% du commerce extérieur des pays membres. De nouvelles stratégies et nouvelles bases doivent donc être posées.

PROGRAMME ECONOMIQUE REGIONAL

C’est pourquoi, la Cemac a adopté en 2011 un programme de transformation économique et sociale, appelé aussi PER. Il est attendu que ce dernier joue un rôle de catalyseur et les objectifs qui lui ont été assignés consistent à vouloir « faire de la Cemac en 2025, un espace économique intégré émergent où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement humain ». Le PER demeure toujours le document de référence de l’action communautaire en matière de développement économique, et chaque Etat membre a initié son propre programme d’élaboration d’un PER. Afin de tenter d’accélérer le rythme, la Cemac a décidé en juillet 2019 de se concentrer sur onze grands projets d’infrastructures, dits projets intégrateurs, chiffrés à 4,1 Milliards €.

Lors de la 14ème session ordinaire du Comité de pilotage du Pref-Cemac, le président de cette session, a relevé les progrès réalisés dans le suivi du processus de mise en oeuvre des 11 projets intégrateurs par ce Comité. A l’en croire, la mise en oeuvre du Pref-Cemac sur la période 2017-2020, a donné des résultats qui ont eu un impact positif sur le redressement des économies de la Cemac. Il s’agit entre autres de : l’amélioration de la qualité de la dépense publique dans les Etats ; l’élargissement de l’assiette fiscale ; la reconstitution du niveau des réserves de change ; le dialogue avec les principales sociétés exploitant les ressources naturelles dans la zone Cemac en vue du rapatriement des recettes d’exploitation; l’organisation de la table ronde tenue les 16 et 17 novembre 2020 à Paris pour la mobilisation des financements des projets intégrateurs ; la fusion effective des deux marchés financiers de la sous-région ; la mise en oeuvre effective de la libre circulation des personnes et des biens ; ainsi que l’application des programmes économiques et financiers soutenus par le Fonds monétaire internationale (FMI) pour plusieurs pays de la sous-région.

La mise en oeuvre des projets intégrateurs va en effet contribuer au développement de la sous-région, comme l’a souligné le Pr Daniel Ona Ondo. Au niveau de la Commission Cemac, on accélère la cadence. S’il est vrai qu’à cause de la crise sanitaire la Cemac a connu une récession de -1,7% en 2020 contre une croissance prévue de 3,3%. La sous-région entend renverser la pente. Le Comité politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) réuni en sa troisième session ordinaire de l’année le 27 septembre 2021 à Yaoundé, entrevoit des perspectives positives avec un taux de croissance communautaire du Produit intérieur brut (PIB) réel de 1,6% en 2021 et de 3,3 % en 2022. Une tendance haussière après une récession de -1,7% en 2020 du fait particulièrement de la crise sanitaire liée à la Covid-19, tandis que les tensions inflationnistes à la période considérée seront maintenues à 2 % avant de remonter à 2,4% l’année prochaine.

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