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Ces entraineurs « blancs » qui ruinent l’Afrique

Ce n’est plus un secret ! La 33 édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN Total Energies 2021) qui se déroule au Cameroun depuis le 9 janvier dernier, charrie de gros intérêts financiers à divers niveaux. Ainsi, pour s’assurer une participation prestigieuse au tournoi ou au mieux, repartir avec le trophée de la compétition, de nombreux pays africains ont consenti d’énormes moyens financiers pour s’attacher les services des sélectionneurs expatriés, parfois sans véritable renommée.

Ces entraineurs qu’une certaine opinion qualifie de « mercenaires », sont au nombre de huit à cette CAN, essentiellement originaires du continent européen. Les seize autres sont des coachs locaux qui ont eu la chance de bénéficier de la confiance de leurs Nations respectives. Si on peut saluer la baisse du nombre d’entraineurs étrangers de treize à la CAN 2019 à huit cette année, il n’en demeure pas moins que ces « sorciers blancs » restent de véritables gouffres à sous à travers les salaires faramineux qui leur sont versés.

En scrutant le top 5 des entraineurs les mieux payés de cette CAN 2021, on retrouve un seul Africain, en l’occurrence l’Algérien Djamel Belmadi qui officie depuis août 2018 sur le banc de touche son pays. Avec un salaire de 57 300 euros (37,8 millions de Fcfa), l’ancien milieu de terrain des fennecs d’Algérie occupe la troisième place. Une belle cagnotte pour celui qui a conduit avec brio son pays au sacre continentale il y a trois ans. Toutefois, l’ex joueurs de l’Olympique de Marseille est bien loin du sélectionneur du Maroc Vahid Halilhodzic, qui décharge chaque mois la mirobolante somme de 78 300 euros (51,3 millions de Fcfa). Le Bosniaque est d’ailleurs le sélectionneur le mieux rémunéré d’Afrique, juste devant le Portugais Carlos Queiroz à la tête des Pharaons d’Egypte avec un salaire de 74800 euros (49 millions de Fcfa). Son compatriote Antonio Conceiçao, illustre inconnu jusqu’à son recrutement par le Cameroun en septembre 2019, perçoit quant à lui un salaire 52 000 euros (31,1millions de Fcfa) par mois. Cet entraineur au palmarès insipide est curieusement le 4ème entraineur le mieux rémunéré de cette CAN mais aussi en Afrique. Le Français Patrice Beaumelle qui décharge 30 900 euros (20,2 millions de Fcfa) en Côte d’Ivoire, complète ce quinté de tête.

L’on pourrait encore ajouter à cette liste le Serbe Milovan Rajevac payé à hauteur de 26 500 euros (16,3 millions de Fcfa) par mois au Ghana et classé 6ème entraineur le mieux payé de la CAN, ou encore l’Espagnol Javier Clemente en Libye (34,2 millions de Fcfa), l’Argentin Hector Cuper en RDC (31,9 millions de Fcfa), le Belge Hugo Broos en Afrique du Sud (29 millions de Fcfa) et Michel Dussuyer au Benin (16,8 millions de Fcfa) qui n’ont même pas pu qualifier leurs sélections pour cette CAN.

Malheureusement, les pays africains continuent à dépenser des sommes astronomiques pour s’attacher les services d’entraineurs étrangers, alors qu’ils disposent de ressources sur le plan local. En effet, à côté des entraineurs de renom, de nombreux anciens joueurs reconvertis dans l’encadrement technique constituent désormais une sérieuse main d’oeuvre. L’ancien international sénégalais Aliou Cissé qui est sur le banc de touche des Lions de la Téranga depuis 2015, en est un exemple parfait. Il perçoit un salaire de 23 800 euros (15,6 millions de Fcfa) alors qu’un « sorcier blanc » aurait exigé deux ou trois fois plus.

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