Au-delà de la réduction des coûts de facteurs de production, la CTR suggère aussi le concours financier de l’Etat de l’ordre de 48 milliards de Fcfa.
La Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) est une entreprise en faillite au regard de l’arrêt des turbines spécialisées dans la production des tissus imprimés et des serviettes depuis le 21 juillet 2021. Néanmoins, des pistes de solutions sont envisageables. Selon la CTR, il s’agit notamment de la réduction des coûts de facteurs de production par l’obtention des prix préférentiels auprès des partenaires tels que la Sodecoton et Eneo. A cela s’ajoute la mise en service de la machine « Flash Ager » et la finalisation des formalités d’importation de l’ourdissoir et de l’encolleuse de Karl Mayer. Par ailleurs, l’Etat a entrepris des études ouvrant des perspectives à la restructuration de la Cicam : L’étude réalisée au Minfi par le Cabinet d’études et d’audit comptable (Caeac) conditionne la viabilité de la Cicam au concours financier de l’Etat de 48 milliards de Fcfa. Il est composé de l’annulation de la dette publique notamment les dettes fiscales, sociales et actionnaires évaluées à 9,6 milliards de Fcfa, l’apurement des dettes bancaires et commerciales de la Cicam évaluées à 12,6 milliards Fcfa : soit la prise en charge par l’Etat du remboursement définitif des 12,6 milliards, soit le préfinancement du remboursement de cette dette, ou enfin, la capitalisation partielle ou entière de la dette, assorti de la prise en compte du besoin en financement jusqu’en 2025 évalué à 26 milliards dont 19 milliards pour l’investissement et la maintenance des équipements et 7 milliards pour le cycle d’exploitation.
Bien plus, le plan de développement proposé par le consultant inspiré de la SND 30 est assorti de trois scénarii à répondre à l’objectif national de transformation de 300 000 tonnes de coton graine par an à l’horizon 2030, remettre en état les usines Cicam par le remplacement immédiat des équipements obsolètes, mis en arrêt évalués à 7 milliards (2021-2022) et par le remplacement des équipements opérationnels mais qui sont vétustes estimés à 6 milliards (2022-2023) ; atteindre l’objectif de part de marché à 15% en 2028 évalué à 31 milliards de chiffre d’affaires. En attendant la validation de l’étude de viabilité de la Cicam par le Comité Interministériel (CIM), la stratégie de restructuration de cette entreprise repose sur l’amélioration de la gouvernance, la maîtrise continue des charges, la reconquête des marchés, l’innovation continue et l’encrage d’une culture d’optimisation des ressources.
L’étude menée au Minmidt devrait aboutir à la délocalisation de l’usine de Cicam 2 vers les sites de Garoua et Cicam 1. A cet effet, un appel à manifestation d’intérêt a été lancé le 18 août 2021 pour le recrutement d’un consultant chargé de la réalisation d’une étude de faisabilité. L’objectif de cette étude sur le plan juridique, est de dresser un état de lieu de la situation de la Cicam, d’identifier les risques, les conséquences et les opportunités ; sur le plan technique, il est attendu un état des lieux des sites d’accueil et l’identification des machines et des équipements qui y seront implantés.
