« Le Gimac est en discussion avec toutes les administrations du Trésor des six pays de la Cemac à des fins d’accompagnement »

Les informations recueillies à bonne source indiquent que l’Etat du Cameroun veut introduire la monétique au Trésor avec la digitalisation en 2022 des salaires des agents encore sur bon de caisse. Quel est l’état d’évolution de ce projet ?

En effet, l’Etat du Cameroun, à travers le ministère des Finances a initié un projet de digitalisation des dépenses liées au paiement de salaires et des frais de mission. Le projet vise à doter les agents publics d’une carte Gimac de retrait et paiement dans une première phase, puis suivra la digitalisation des encaissements et des dépenses.

Le démarrage des travaux de ce projet a eu lieu le 9 juillet 2021 à l’hôtel Bengo d’Ebolowa, à la suite de la contractualisation avec le ministère des Finances (Minfi), avec la mise en place des équipes et la tenue des différents ateliers par le Gimac. Le projet suit son cours actuellement, avec les mises à niveau du Système d’Information, avec une mise en production dans les tous premiers mois de cette année 2022.

Vous avez formé le personnel de la direction générale du Trésor à cet effet en août 2020, mais ce n’est que maintenant qu’on veut implémenter. Qu’est ce qui a retardé la mise en place en 2021 ?

Le Gimac a effectivement formé en août 2020 à la monétique intégrale les équipes du Trésor, élargies aux autres composantes du ministère des Finances dont le Cenadi, la DGI et ainsi que la DGD dans l’objectif d’une meilleure appropriation des concepts de ce nouveau métier. Au sortir de cette formation, il a été décidé de regrouper sous l’égide du Minfi, les différents projets implémentés par le Gimac avec la DGI et la Dgtcfm.

Après avoir réglé les aspects administratif et juridique, les travaux ont aussitôt démarré de part et d’autre avec les préalables à une implémentation idoine de cette nouvelle architecture dans le paysage du Minfi. Pour ce type de projet d’envergure, il faut dire que les décisions prennent un certain temps, mais nous avons su compter sur les équipes de la direction générale du Trésor qui après imprégnation, ont pu convaincre leur hiérarchie de la pertinence du choix des mises à niveau infrastructurelles préalables, de ce projet innovant en termes de diligence et de transparence dans la gestion des dépenses de l’Etat du Cameroun.

Est ce que d’autres Trésors des pays de la Cemac sont intéressés par ce projet ?

Le Gimac est en discussion avec toutes les administrations du Trésor des six pays de la Cemac à des fins d’accompagnement, conformément à la résolution du Comité ministériel de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (Umac) en sa session du 30 avril 2020, recommandant l’arrimage des dites administrations au Gimac, au bénéfice des solutions sécurisées des dépenses et encaissements par les Etats de la sous-région.

Les discussions les plus avancées ont cours avec le Trésor Public du Gabon, en vue du remplacement de sa plateforme monétique carte vieillissante par une offre monétique intégrale (convergence carte, mobile et transferts d’argent) Gimac.

Les échanges avec le Trésor Public de Centrafrique porte sur la mise en place dans un premier temps du paiement des émoluments et primes au personnel de sécurité via les virements de à des comptes virtuels mobiles.

Avec la Trésor public du Congo, il est question de reprendre tout en simplifiant la lourde architecture du système e-Tax, avec une offre monétique intégrale Gimac.

Le Gimac a bonne espoir que les échanges n’ayant pas encore à ce jour abouti à une ferme orientation avec la Guinée Equatoriale, et ainsi que le Tchad, vont connaître en ce début d’année 2022, une évolution satisfaisante.

Et que, la mise en oeuvre en cours de la Monétique Intégrale du Trésor Public du Cameroun servira certainement de modèle pour les autres administrations de Trésor du reste des pays de la Cemac.

Quel est l’état de la monétique en zone Cemac en ce début 2022 ?

La monétique dans la Cemac connait une évolution fort appréciable, accentuée par l’impérieuse nécessité des paiements sans cash (Cashless) comme mesure barrière de la Covid-19, avec une prépondérance des transactions mobiles. L’interopérabilité en tant que facteur de décloisonnement des différents canaux et réseaux de paiement, fait son bonhomme de chemin et rentre de plus en plus dans les habitudes de nos concitoyens de la Cemac.

Cette évolution de la monétique est tout aussi soutenue à travers les réseaux internationaux, les acteurs innovants de technologie au service de la finance (Fintechs) en croissance remarquable dans la Cemac. Au cours de l’année 2021, le Gimac a traité neuf (09) millions de transactions Carte, Mobile, Transferts d’Argent pour un montant global de prêt de 350 milliards de Fcfa, en augmentation relative de près de 300% en volume et de 250% en valeur cumulée. Ceci démontre à souhait la poussée des services Gimac en termes de transactions à travers les participants Banque, Microfinance, Opérateur de Monnaie Mobile, Agrégateur qui commercialise lesdits services de l’écosystème GimacPAY, et aux équipes du Gimac qui travaillent sans relâche pour la fourniture du service 24H/7, avec l’appui et la haute supervision de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac).