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Le Minfi préoccupé par la mise en oeuvre

Les défis du nouveau programme avec le FMI ont été explorés au cours de la conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et extérieurs du ministère des Finances qui s’est tenue le 25 février 2022 à Yaoundé.

«Enjeux et attentes du programme économique et financier avec le FMI 2021-2024 ». Tel était le fil conducteur des travaux de la conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et extérieurs du ministère des Finances (Minfi). La rencontre présidée par Louis Paul Motaze, chef de ce département ministériel, s’est tenue le 25 février 2022 à Yaoundé. Elle a permis aux responsables du Minfi, de s’approprier les mesures nécessaires à appliquer pour la mise en oeuvre réussie de ce programme. « Ce nouveau programme devrait permettre de renforcer notre viabilité extérieure, contribuant ainsi aux efforts communautaires destinés à rehausser les réserves de change de la Beac (…) Bien plus, le programme devrait permettre d’atteindre également une croissance forte, soutenue et inclusive, appuyée par des financements adéquats et une politique budgétaire compatible avec la lutte contre l’expansion de la pandémie du coronavirus, la reprise de la croissance économique et la réduction de la pauvreté », a indiqué Louis Paul Motaze à l’ouverture des travaux.

Cette conférence s’est tenue au moment où le Conseil d’administration du Fonds monétaire internationale (FMI) débloquait le deuxième décaissement, d’un montant de 65 milliards de Fcfa au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (Medc).

Pour obtenir le déblocage de cette nouvelle tranche qui porte à 160,3 milliards de Fcfa le total des décaissements au titre de ces accords, le gouvernement camerounais a mis en place un certain nombre de réformes qui ont permis à l’économie de se montrer résiliente malgré les effets de la pandémie de Covid-19. « La performance du Cameroun dans le cadre du programme reste sur la bonne voie et les réformes structurelles progressent, bien qu’avec des retards dans certains domaines clés », a confirmé Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du FMI. « Les autorités sont déterminées à atteindre les objectifs du programme et à accélérer le rythme de mise en oeuvre des réformes pour soutenir la di- versification économique tirée par le secteur privé », a-t-il ajouté.

Selon Jean Tchoffo, président du Comité technique de suivi des programmes économiques, la mise en oeuvre parfaite du nouveau programme économique et financier passe par une meilleure appropriation du programme par les administrations, le respect des engagements convenus avec les partenaires dans les délais arrêtés, la mobilisation des appuis budgétaires dans les délais.

Au terme des travaux, des recommandations ont été adoptées pour la mise en oeuvre au cours de l’exercice 2022 d’un certains nombres de réformes au rang desquels : la poursuite des réformes visant à élargir le Compte unique du trésor (CUT) à la Beac (juin 2022) ; l’optimisation des recettes spontanées sur certains produits à grand rendement fiscal ; la simplification et la digitalisation des procédures dans tous les segments de la gestion de l’impôt ; la mise en place de la facturation électronique pour assurer la traçabilité et le suivi fiscal exhaustif des opérations ainsi que l’optimisation du suivi de la TVA et des droits d’accises. Dans ce registre figure également la réalisation d’une étude diagnostic du système de retraite de l’administration publique, assortie de recommandations pour son amélioration (mai 2022), l’institutionnalisation d’une gouvernance par contrats programmes, afin d’améliorer la performance des entreprises publiques enfin la publication du rapport d’exécution des dépenses liées à la Covid-19 et exécutées au cours de l’exercice budgétaire 2021 (juin 2022).

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Louis Paul Motaze, ministre des Finances
« La modernisation de la gestion de la trésorerie est un défi majeur à relever »

L’objectif de la politique budgétaire pour la période 2022-2024, reste la poursuite graduelle de la consolidation budgétaire en vue d’assurer la soutenabilité à moyen et à long terme des finances publiques, et garantir la bonne mise en oeuvre de la SND 30 conformément au programme économique et financier conclu avec le FMI. Pour ce faire, il faudra relever de nombreux défis au rang desquels la modernisation de la gestion de la trésorerie. Celle-ci passe par l’opérationnalisation du Compte unique du trésor au cours de cet exercice conformément aux engagements pris.

Toutefois, ceci suppose que l’architecture du Compte unique du trésor ainsi que ses outils de gestion soient finalisés au niveau de la Beac, et qu’un chronogramme réaliste de transfert des comptes soit arrêté afin de ne pas ébranler le système financier. Concernant la gouvernance des entreprises publiques, le niveau d’endettement très élevé de celles-ci ainsi que les passifs croisés avec l’Etat, présentent des risques budgétaires majeurs dont l’impact sur les finances publiques mériterait d’être réduit voire maitrisé. En matière de finances publiques précisément, nous devons réduire le déficit conformément à nos objectifs à moyen-terme, tout en soutenant la reprise de l’économie. A cet effet, le Gouvernement s’est engagé à renforcer la mobilisation des recettes internes non pétrolières et à améliorer l’efficacité des dépenses publiques, afin de réduire le déficit budgétaire global, base ordonnancements, de 3,1% du PIB en 2021 à 1,8% en 2022, et de maintenir la dette publique en dessous de 50% du PIB. Cet engagement s’est traduit dans la loi de finances de l’année par un objectif de mobilisation supplémentaire de recettes non pétrolières de l’ordre de 0,8% du PIB. Si l’administration et le recouvrement des recettes fiscales sont globalement maîtrisés, je voudrais vous faire remarquer que l’atteinte des objectifs de mobilisation des recettes non pétrolières repose désormais sur notre capacité à mobiliser davantage les « recettes non fiscales ».

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